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l'ayatollah du rock
12 mai 2013

[the Raveonettes] Paris was great

Date : 12 mai 2013

 

Dimanche soir, la Maroquinerie n’annonce pas un concert complet, ce qui se confirme en entrant dans la salle : le public presque clairsemé attend patiemment l’ouverture des hostilités, assis sur les marches autour de la fosse, un public plutôt jeune (à quelques exceptions près), au sein duquel la présence féminine est très importante, ce qui est à noter…

 

En dépit de la rareté des transports en commun un dimanche, nous sommes arrivés à l’heure pour assister au début du set de la première partie, un duo à deux guitares et claviers nommé The Big Surf, qui m’interpelait depuis pas mal de temps puisque je recevais sa newsletter sans trop savoir son contenu musical… Bref résumé des épisodes précédents : ce projet est né sur les cendres de Rodeo Massacre, et est l’idée de l’ancien guitariste/batteur du groupe. Alors d’entrée de jeu, ça bidouille, avec des sons estampillés fin 70’s début 80’s, pendant que défilent des images de jeunes femmes nues batifolant dans la nature… Je comprends soudain d’où venait l’orientation extrêmement psychédélique qu’avait pris la musique de Rodeo Massacre sur ses derniers instants, qui me gênait grandement, à vrai dire, et confirme du même coup l’aversion quasi viscérale qui peut m’habiter pour ce genre d’envolées plus ou moins distordues, pour ces sons plus ou moins planants, sur ces vidéos pseudo-artistiques… En deux morceaux, nous comprenons qu’il est temps de se diriger vers le bar, celui du haut (isolé de la salle de concert), et regrettons un brin d’avoir speedé pour arriver à l’heure, pour une fois que la première partie nous faisait presque envie !

 

Après avoir cédé à l’appel de la bière, il est temps de redescendre dans la salle, où la fosse s’est terriblement bien remplie, et les côtés également, et finalement sans se sentir oppressé on se retrouve avec une cuvée plus qu’honnête, ce qui ne semblait pas si évident pour un dimanche soir de fin de congés scolaires…

5 minutes après l’horaire annoncé, les lumières s’éteignent, la musique commence à s’amplifier, et les trois membres de The Raveonettes arrivent sur scène. 3 membres, ai-je bien dit, car en sus des deux inamovibles Sharin et Sune Rose se trouve un batteur « de concert », qui évite au couple danois de se limiter à l’utilisation de boîtes à rythmes… Et dès les premières mesures, on comprend que ce soir la set-list sera très différente de celle des derniers concerts de cette tournée, avec un retour au son des shoegazers de Jesus and Mary Chain, particulièrement prégnant sur les deux premiers titres. Comme souvent, Sharin et Sune Rose jouent chacun de la guitare, Sharin étant chargée des parties basses, avec un résultat plutôt étonnant, puisque je ressens plus de puissance lorsqu’elle joue avec sa guitare que lorsqu’elle empoigne une « vraie » basse… L’une des caractéristiques du groupe tient également en un son de guitare (celle de Sune Rose) plutôt acidulé, de type surf, qui est largement contrebalancé par de la distorsion omniprésente, et une rythmique elle-même impressionnante. Sur black/white, cela est évident, même si on retrouve comme toujours un côté très hypnotique au morceau. Quant à boys who rape (should all be destroyed), son titre qui ne laisse guère de doute sur son sens est contrebalancé par un côté très pop qui peut perturber les non habitués ! Alors pour changer du tout au tout, on enchaîne avec le très rythmé breaking into cars, qui peut évoquer Vive la Fête pour certains, le côté électro étant accentué par le mélange batterie/boîte à rythmes… On parlait du côté hypnotique des morceaux, ce n’est pas l’observation des spectateurs qui me contredira, puisqu’on aperçoit une danseuse qui n’est pas loin de faire des entrechats, envoûtée qu’elle est par la musique. On ne parierait pas qu’elle n’a pas en plus ingurgité des substances pouvant aider à cette transe, tout de même… Les morceaux peuvent être rapides, ou bien prendre le temps de s’installer, telle break up girls qui est l’objet d’une assez longue intro, mais cela ne change pas grand-chose à la réaction du public : celui-ci est très attentif, quasi studieux, mais il ne s’agit assurément pas de désintérêt, bien au contraire, il s’agit juste de permettre au groupe de donner le meilleur de lui-même, et d’apprécier à leur juste valeur les morceaux qui nous sont offerts. Ainsi, les quelques rares cris d’encouragements donnent l’impression de tomber tels des cheveux sur la soupe, tant ils sont inattendus ! Il faut dire aussi que le groupe ne s’investit guère dans la communication avec le public, de rares « merci » et d’encore plus rares explications sur certains titres à venir (ny was great en guise de morceaux rarement joué, demon’s fire en guise de morceau hyper ancien -- datant d’avant le premier album), ce qui oblige à enchaîner les titres sous peine de laisser le soufflé retomber… On parlait de rythme soutenu, certains titres au contraire sont très ralentis, ainsi ce expelled from love qui restera très sombre, ou the beat dies qui compense un apparent calme par une décharge de sons distordus ! Mais comme ces moments plus apaisés sont entrecoupés de morceaux plus rentre-dedans (demon’s fire, déjà cité, ou encore evil l.a. girls), la tension ne baisse jamais, et l’attention ne se perd pas non plus. Cette alternance se poursuivra pendant 55 (petites) minutes, avant que le groupe ne fasse ses adieux à des spectateurs surpris mais même pas choqués, certains quitteront d’ailleurs immédiatement les lieux, sans doute déjà contentés de ce qui leur a été offert… C’est surprenant, mais c’est comme ça !

 

Heureusement, le trio revient assez rapidement, pour un rappel aussi puissant que l’avait été la partie principale, avec par exemple un my tornado dont l’intro instrumentale en aura laissé plus d’un pantois, enchaîné à l’incontournable bowels of the beast, avant de terminer, au bout de 72 petites minutes, sur un aly, walk with me bien plus calme mais qui restera obsédant tout le long du chemin du retour, voire même le lendemain… Alors on regrette bien évidemment la brièveté du set, en revanche on ne peut pas se plaindre d’autre chose, les morceaux étaient très bons, parfois inattendus, très éloignés de la (très bonne également) dernière prestation parisienne du groupe, qui aura réussi à s’éloigner totalement du dernier album, les craintes de certains se trouvant du coup totalement anéanties. En résumé, une nouvelle excellente prestation des Danois, et vivement donc la prochaine occasion !

 

 

 

Set-list (incomplète) :

 

1. Here Comes the End

2. Young and Beautiful

3. Black/White

4. Boys Who Rape (Should All Be Destroyed)

5. Breaking Into Cars

6. Break Up Girls !

7. Little Animal

8. New York Was Great

9. Expelled From Love

10. Demon's Fire

11. Evil L.A Girls

12. The Beat Dies

13. I Wanna Be Taken

14. Sleepwalking

15. You Say You Lie

16. Rappel : ??

17. My Tornado

18. Bowels of the Beast

19. Aly, Walk With Me

 

 

À suivre, le retour des Girls Against Boys au Nouveau Casino, dès ce mardi soir.

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