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l'ayatollah du rock
2 mai 2013

[Kitchenmen] no saturation point

Date : 2 mai 2013

 

Si la queue qui se meut devant la Boule Noire est impressionnante, elle n’est malheureusement qu’une illusion d’optique : en ce premier jeudi de mai, c’est la Cigale qui se remplit à vue d’œil, pendant que l’assistance dans la Boule Noire restera désespérément malingre tout au long de la soirée, et on saura gré aux rares spectateurs présents d’avoir fait le déplacement – ils ne l’auront sans doute pas regretté !

 

Ça commence, après une habituelle et longue attente, avec un trio français guitare-batterie-chant dénommé Jaguar, au sein duquel la chanteuse est chargée de la partie visuelle, pendant que ses deux acolytes se concentrent sur leur jeu… La structure du groupe ne laisse guère de surprise, nous avons droit à un blues-rock de facture très classique, ondoyant schématiquement  entre early Stones et Canned Heat, l’absence de basse oblige le batteur à ne jamais se reposer sur ses lauriers, et il fait preuve d’une régularité et d’une puissance parfaites, et totalement adaptées au style du groupe. Le guitariste, quant à lui, pourrait se perdre dans des soli interminables, mais ce n’est jamais le cas, le savoir-faire reste en permanence au profit de l’énergie et de l’intensité des morceaux, et comme son compère aux fûts, il n’est pas là pour se mettre en avant, et on peut lui en savoir gré ! Quant à la chanteuse, des comparaisons hâtives pourraient la confronter, à son désavantage bien évidemment, à une Lisa Kekaula (Bellrays), mais on ne s’arrêtera pas à un physique approchant, la donzelle a une vraie présence sur scène, et si sa voix doit encore évoluer pour suffisamment prendre aux tripes, les doutes de début de set sont rapidement levés : non, la chanteuse ne compense pas ses lacunes par des cris, sa voix est au contraire de plus en plus assurée, et si elle est un poil trop aiguë à mon goût, il suffira de quelques cartouches de clopes pour atteindre une raucité de bon aloi… Et pour revenir à cette grosse quarantaine de minutes de set, on peut estimer que son bilan est plutôt positif, avec certains moments très intéressants et excitants, et d’autres (très rares) à la limite de la chiantitude… Un groupe en devenir, qui se targue d’avoir fait peu de concerts mais souvent en première partie de groupes reconnus, et qui doit encore travailler pour atteindre le sommet.

 

Un petit moment de répit pendant le changement de scène, et les bien plus expérimentés Kitchenmen peuvent entamer leur set. Là, nous sommes en terrain balisé, on sait jusqu’où Frandol et Fredovich peuvent nous emmener, et ça démarre sur les chapeaux de roue, avec l’instrumental what’s cookin’ ?, qui n’est pas extrait de l’album éponyme mais qui fixe les règles du jeu : grosse guitare, orgue déjanté, rythmique sévère, ce soir il n’y a pas de pitié à attendre du quatuor, nos oreilles vont déguster, et le garage-rock du groupe, quoique largement mâtiné des sonorités pop qui ont bercé les musiciens, va faire preuve d’une énergie encore plus impressionnante que lors des concerts précédents du groupe auquel on avait pu assister jusqu’alors ! Alors oui, l’album est désormais parfaitement digéré, et ses morceaux continuent à évoluer pour le meilleur, mais on sent qu’il y a une volonté supplémentaire d’offrir un concert d’exception aux spectateurs du soir… Alors on accélère un poil tous les rythmes, on acidifie encore les sons de guitare, l’orgue se fait dérangeant, et les voix se complètent à merveille, celle de Frandol permettant une meilleure compréhension des textes que celle de Fredovich, mais qu’importe, cela fonctionne, la salle est aux anges, et les quelques jeunes présents n’hésitent pas à se lancer dans un simili-pogo mixte et très festif, qui anime encore un peu plus les choses. Une reprise des Roadrunners par-ci, histoire d’émouvoir les anciens (le gros du public, il faut bien l’avouer), des envolées par-là, il faut dire que l’album est parfait pour ce faire, et le temps file à vitesse grand V. Fredovich lâche son orgue pour une guitare sur another bite, avec difficulté vu qu’il y a des problèmes techniques immédiats, mais cela ne change rien à l’atmosphère, orgue ou guitare ça reste énergique, et ce sera d’ailleurs encore le cas avec un b-side of my life qui sera l’occasion de private jokes sur scène entre les deux chanteurs, avant de conclure le set sur une obscure (pour le moins) reprise des obscurs (pour le moins) Wimple Winch, ce save my soul qui fait partie des set-lists du groupe depuis bien longtemps, et qui clôt en beauté cette toute petite heure…

On craint le pire, car il est quasiment 22h30, et on connaît l’intransigeance des tenanciers du lieu concernant les horaires, mais finalement le groupe revient (très vite) sur scène, pour nous proposer deux tout nouveaux morceaux, qui n’occasionneront pas trop de pains, et qui feront le bonheur des concerts futurs, à n’en pas douter, et puis, comme personne ne les met dehors, les Kitchenmen entament leur reprise du why don’t you smile des All Night Workers, soit le Velvet avant le Velvet, et là ça part totalement en vrille, les spectateurs commencent à monter sur scène, pour tapoter les percussions ou jouer du tambourin, puis pour danser, puis Frandol offre sa guitare, sans que la musique en pâtisse beaucoup (visiblement, il y a beaucoup de vrais musiciens dans le public…), la basse prend le même chemin, l’orgue aussi, et cela finit ainsi dans un capharnaüm sonique tout à fait délectable, qui permet d’en finir en apothéose, le seul regret découlant de cette prestation tenant à l’absence totale de merchandising… On aurait bien récupéré un petit t-shirt, au passage… Dans tous les cas, si le groupe se fait rare, cela ne renforce qu’encore plus la nécessité d’assister à ses prestations, dès que vous le pourrez !

 

 

Set-list probable :

 

  1. What’s cookin’
  2. Shakin’ hands
  3. Saturation point (reprise Roadrunners)
  4. Pheromones
  5. Hey pretty girl
  6. Another bite
  7. Digitalin
  8. The killing kind
  9. Eye of the cyclone
  10. Thru with you
  11. Welcome to your land
  12. Philicorda
  13. Evil alive
  14. B-side of my life
  15. Save my soul (cover Wimple Winch)
  16. Rappel : Secret causes
  17. Million dollar man
  18. Why don’t you smile (cover All Night Workers)

 

La suite, c’est dès ce vendredi soir au Point FMR, avec le retour d’And Also the Trees.

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