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l'ayatollah du rock
30 avril 2013

[3 Headed Dog] toujours sur la ligne blanche

Date : 30 avril 2013

 

Rien de tel qu’un petit concert pour amorcer la trêve de milieu de semaine, avec un 1er mai qui n’occasionne pas de pont mais permet tout de même de souffler, de toute façon le temps pourri n’aurait pas permis d’en profiter beaucoup... Alors on se retrouve au Café de la Poste, vers Belleville, au milieu d’une cinquantaine d’habitués des lieux, qui attendent impatiemment que leur soit délivré le message rock’n’roll.

 

Le temps de finir de s’installer, de faire sauter 10 fois les plombs, et le trio francilien God Dog peut entamer son set, dans une configuration relativement originale, vu que le chant est assuré par le batteur (avec un micro-tête qui me rappelle celui de Madonna, je ne sais pourquoi...), que le bassiste assure les chœurs, et que le guitariste se concentre uniquement sur son jeu, et il faut avouer qu’il n’a pas tort ! Car on s’aperçoit tout de suite qu’on ne va pas avoir droit à un rock’n’roll de facture classique, vu que si la rythmique est assez régulière, le chant et la guitare évoquent furieusement ce que pouvait produire un Stanley Kubi il y a quelques années (épinette des Vosges en plus), voire (là, les spécialistes vont me vouer aux gémonies) à Zappa (comparaison pourtant aisée, tant le Franck a créé dans des genres divers au fil de sa carrière). Pourquoi ? Simplement parce que les dissonances et les ruptures sont très fréquentes, et créent une impression auditive pour le moins surprenante, et même plutôt excitante ! Alors non, le set n’est pas parfait de bout en bout, il y a des moments plus calmes qui sont plutôt décevants, mais ils sont très rares, et si le batteur-chanteur en fait beaucoup, et si on ne comprend guère les paroles, que ce soit en français ou en anglais (l’acoustique y est pour beaucoup, le constat sera le même pour le groupe suivant), l’énergie est presque toujours présente, et les spectateurs, même acquis d’emblée à la cause, ne se trompent guère en accordant de généreux applaudissements au trio, et en remplissant très honnêtement le chapeau de fin des cinquante minutes de set (entrée gratuite = coup du chapeau en guise de paiement !). Un groupe de plus à suivre de près, au minimum à ne pas oublier !

 

Il y a évidemment beaucoup moins de surprise à attendre des 3 Headed Dog, car le trio parisien est un habitué des lieux et on commence bien à connaître sa formule énergique de “rock’n’motherfuck’n’roll” basée sur ce que chacun des musiciens sait faire de mieux, c’est-à-dire jouer fort, vite, et avec une pointe d’accent australien pas piquée des hannetons... Membres de divers autres combos sous influence Sydney (Holy Curse, Dimi Dero Inc. entre autres), les trois musiciens se connaissent par cœur, et se complètent à la perfection, dans les voix (le chant est partagé en trois, certains y verront une influence Beach Boys, pourquoi pas ?), et surtout dans les sons créés par les instruments, et là ce seront les mânes de Grinderman ou de Noir Désir (on peut ne pas être d’accord...) qui seront invoqués, si on veut se démarquer des habituels New Christs ou Beasts of Bourbon. Alors le son de batterie est très clair, et le batteur ganté de noir malmène ses fûts pour rester au niveau sonore de ses deux comparses, qui font un boucan d’enfer qui fait plaisir à entendre, en mélangeant titres anciens et nouveautés (sur lesquelles les plantages annoncés ne se produisent pas), à la grande joie du public. Le patron du bar autorise d’ailleurs le groupe à déborder sur l’horaire de fin, sentant (et ressentant lui-même) les frissons parcourus par les spectateurs, et ne voulant interrompre de façon brutale l’échange qui s’est créé entre le groupe et le public, ce qui permet d’atteindre l’heure de set sans avoir vu le temps passer, signe que l’on va pouvoir regagner ses pénates avec le sentiment du devoir accompli, en attendant les prochaines occasions de renifler de la transpiration rock’n’roll estampillée des antipodes...

 

La suite, ce sera dès jeudi soir à la Boule Noire avec les Kitchenmen de Frandol.

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