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l'ayatollah du rock
28 avril 2013

[Steel Pulse] desperation has return

Date : 28 avril 2013

 

Dimanche soir, ou plutôt en fin d’après-midi, le Bataclan annonce complet, et cela se voit de loin, puisque sur les coups de 18h30 (le billet et le site annoncent 18h00) la queue bat des records de longueur, en gros il faut ¼ d’heure pour quitter la rue Oberkampf et rejoindre le boulevard Voltaire, et encore une bonne dizaine de minutes pour atteindre le Graal… Heureusement, si la chaleur est loin d’être au rendez-vous, le temps est resté au sec !

 

On réussit donc à entrer dans la salle, après avoir slalomé entre les distributeurs de flyers, qui en profitent au passage pour  proposer des produits psychotropes (ben oui, un concert de reggae, tout semble permis !), et on constate qu’il n’y a pas de première partie, le matériel est bien en place, on n’attend plus que les héros de la soirée… Une fausse alerte à 19h12, avec une baisse de tension électrique qui fait pousser les premiers cris et applaudissements, puis 4 minutes plus tard les musiciens qui arrivent nonchalamment sur scène, on n’est pas aux pièces, avant que le tout ne se mette en branle à l’arrivée du chanteur. Alors, la machine Steel Pulse peut se mettre rapidement en route, il n’y a pas de montée en puissance, on est tout de suite dans le vif du sujet, avec un reggae très efficace au service d’une mécanique très bien huilée, on sent que le groupe n’est pas né de la dernière pluie, les quasi 40 années d’expérience n’ont pas servi à rien ! Depuis 1975 en effet, les Anglais enfilent les albums à leur rythme, on n’a pas encore atteint la dizaine, mais chacun d’eux marque les auditeurs, la preuve en est que 90 % des spectateurs de ce soir connaissent l’intégralité des paroles de chaque chanson jouée, qu’elle soit récente ou ancienne… Vous me direz qu’il est plus simple de comprendre et retenir des paroles en anglais qu’en jamaïcain, et je vous l’accorde. Cependant, nous sommes en France, avec le niveau d’anglais que chacun connaît, on peut tout de même apprécier la performance, non ? Alors, de prodigal son (une extrême vieillerie) à black and proud (ça se rapproche du say it loud de James Brown, au moins dans le titre…), en passant par no more weapons ou drug squad, c’est la salle entière qui est aux anges à chaque instant du concert, et ça danse et ça ondule à qui mieux mieux, on sent que la transe n’est pas loin, même si on sentira plus souvent l’odeur de cigarette « pure » que d’autres substances moins licites (pour être franc, même si les vêtements seront bien infectés par l’odeur de tabac, l’atmosphère restera très respirable, et on verra peu de nuages de fumée dans la fosse). Le charismatique chanteur David Hinds attire bien évidemment les yeux (et les oreilles, bien sûr), mais le groupe qui l’entoure est loin d’être un simple backing-band, il s’agit bien d’un ensemble, et chacun prend sa part de gloire au fil du concert, du batteur (bon, c’est plus compliqué pour lui, coincé derrière ses fûts et son plexiglass désormais presque habituel) au clavier-percussionniste, qui viendra faire un tour sur le devant de la scène à l’occasion… Le bassiste sera l’un des plus exubérants, sans jamais commettre d’erreur dans son jeu il n’hésitera jamais à haranguer la foule, à faire de petites blagues (très calibrées, il n’y a guère de place pour l’impro ici), tout comme le saxophoniste, très efficace et seul membre américain du combo (les autres sont soit anglais, soit jamaïcains), sans qui le concert n’aurait pas une telle ampleur. Un petit bémol en ce qui concerne le guitariste, qui a parfois tendance à sombrer dans le solo santanesque (si, si, souvenez-vous de “l’autre” Carlos, le terroriste de la guitare !), ça ne dure jamais bien longtemps mais c’est souvent rasoir et déplacé, et cela n’apporte vraiment rien à la musique du groupe ! Une choriste-danseuse omniprésente, qui ne paye pas de mine mais dont l’absence sur scène coïncidera avec le seul temps faible de la soirée (un let freedom ring en hommage très mollasson à MLK, en ouverture du rappel), ce qu’on supposera ne pas être un hasard… Et si on a parlé du chanteur-guitariste, il reste l’autre élément fondateur du groupe, le clavier-chanteur, à qui on peut d’ailleurs plutôt affubler le rôle de toaster, tant son phrasé est différent de celui de Hinds, et cela apporte un vrai plus, car même si les morceaux sont très distincts les uns des autres (d’aucuns pensent que le rythme et la musique sont toujours les mêmes…), la voix fait beaucoup dans la dynamique d’un titre. Alors oui, c’est très calibré, en attendant le futur nouvel album le groupe se repose sur des classiques qui ne peuvent qu’emporter l’adhésion, mais on ne niera pas que c’est très bien fait, qu’il est difficile d’y résister, et que le temps file à une vitesse supersonique…

Car lorsque le groupe quitte la scène, cela ne fait que 70 minutes qu’il y est monté, mais on ne sait pas vraiment estimer le temps passé, ce qui n’empêche pas le public de réclamer un rappel, ce que le groupe fait avec une évidente bonne volonté, même si le let freedom ring ne réveille pas la passion (cf. plus haut). En revanche, babylon makes the rules met le feu, tout comme bodyguard d’ailleurs, et si le dernier morceau s’éternise un poil, après une présentation des musiciens limite longuette, on a tout de même l’impression que le groupe s’est lui-même autant amusé que le public, et le fait de voir revenir les musiciens après le rallumage des lumières est un signe d’un respect certain que l’on ne peut que louer. Alors bien sûr, 1h30 et des poussières, sans première partie, ça peut faire râler certains, tout comme le fait de voir un concert se terminer avant 21h00, mais bon, c’est dimanche, il ne pleut pas plus en sortant, et on a passé un très bon moment, alors qui se plaindra réellement de la soirée ?

 

La suite, ce pourrait bien être dès ce mardi, avec les 3 Headed Dog au Café de la Poste. Ou jeudi à la Boule Noire, avec les Kitchenmen.

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