Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
20 avril 2013

[Stiff Little Fingers] welcome to the slf club

Date : 20 avril 2013

 

Samedi soir, le Nouveau Casino sonne largement le creux à l’heure de la première partie, soit 35 minutes après l’horaire annoncé sur les billets, et on peut craindre que l’affiche n’ait guère motivé les foules, et on parlera même pas de l’âge moyen élevé de spectateurs très majoritairement masculins...

 

Pour entamer les hostilités, et rameuter les troupes occupées à s’alcooliser dans les troquets environnants, c’est le quatuor franciliano-mâconnais Judge AK 47 qui vient nous proposer son hardcore old school, rebaptisé positive ecologist HxC, et on est d’entrée confronté aux images collées sur les pieds de micro et sur la batterie, comportant des slogans de type “vivisection = torture”, ce qui nous permet de comprendre qu’on va beaucoup s’amuser... Quatuor chant-basse-batterie-guitare, en cherchant des infos on a l’impression qu’il manque une guitare, et le son subi pendant une grosse quarantaine de minutes ne pourra que nous demander ce que cela aurait pu donner avec un cinquième élément ! En effet, on a vraiment la sensation de se retrouver face à un clone de Exploited ou Discharge, la finesse omniprésente, les paroles plus hurlées que chantées, incompréhensibles dans tous les cas, en français ou en anglais, et un chanteur très théâtral, qui discourt avant chaque morceau, on retrouve les thèmes habituels du hardcore straight edge (pas de dope, pas de fourrure, pas de tortures animales, pas de violences conjugales...), avant de focaliser l’attention exclusivement sur lui, dans des attitudes qui peuvent au choix fasciner ou lasser très vite (la deuxième option pour moi, SVP). Pour être franc, deux titres m’auraient suffi, et comme il est compliqué de s’abriter acoustiquement au Nouveau Casino, on attend la fin avec impatience...

 

Il y a trois ans, la venue des Stiff Little Fingers à l’Elysée Montmartre avait excité les pailles, et laissé un goût de revenez-y suffisamment important pour en reprendre une couche ce soir au Nouveau Casino. Alors on peut constater que le quatuor nord-irlandais a en définitive quasiment réussi à remplir la salle, ce dont on se contentera, avec une présence anglo-saxonne pas très élevée, et dès l’arrivée du groupe sur scène, après l’habituelle intro pré-enregistrée de l’instrumental go for it (3 bonnes minutes, tout de même !), on constate avec at the edge que 99% des spectateurs présents connaissent l’intégralité des paroles par cœur ! Vous me direz, même si le premier album date de 1979, il y a eu un bon hiatus entre 1982 et 1987, et 9 albums sur 35 ans ça ne fait pas tant de titres que cela à ingurgiter... Menfin, on est en France, alors ce n’est pas si courant que cela, et ça fait vraiment plaisir à voir ! Emmené par l’inamovible chanteur Jake Burns, seul membre permanent depuis 1977, avec le retour (depuis 2006) du bassiste d’origine Ali McMordie (toujours aussi affûté, dans son jeu autant que physiquement), les deux petits derniers (guitare et batterie) ne font plus réellement nouveaux, étant donné qu’ils officient tous les deux depuis près de vingt ans au sein de cette institution du punk-rock, qui a joué avec les Clash, messieurs-dames ! Alors ce soir, comme il n’y a pas de nouvel album à présenter pendant ce “up a gear tout 2013”, on va retrouver l’essentiel des classiques du groupe, avec par exemple pas moins de six titres tirés du premier album, autant dire que le succès du concert est quasiment assuré rien qu’à la visualisation de la set-list. Quasiment, car il faut tout de même que les musiciens ne sabordent pas eux-même cet a priori positif, mais on est d’entrée rassurés, si par hasard on avait eu un doute : en dépit d’une voix légèrement moins assurée qu’il y a quelques années, Jake assure toujours bien le chant, et le reste du groupe (dont Jake à la guitare) est au taquet en ce qui concerne la musique, et chacun va pouvoir savourer le set sans arrière-pensée !

Les trois premiers titres s’enchaînent sans interruption, pas un mot, il faut dire que tout le monde les connaît, et le pogo n’attend que trois secondes avant de se mettre en branle, un pogo très désordonné, parfois à la limite de la violence, mais qui restera toujours dans un bon esprit, même si parfois il s’éloignera du devant de la scène pour démarrer à proximité du bar... étonnant, non ? Il n’empêche, le groupe ne peut vivre sur ses acquis, il se doit de continuer à composer, alors on a droit à de nouveaux titres, présentés par Jake en s’en laissant le temps, et si trail of tears devrait devenir un futur classique (si un futur album finit réellement par émerger), les deux autres nouveautés (très relatives, puisque par exemple welcome to the liars club a été écrit après avoir entendu un débat à la radio entre Blair et Bush, ça commence à remonter...) manquent un poil de slogans pour pouvoir être repris en chœur, à mon avis... Il faut également avouer qu’il semble compliqué d’écrire une chanson sur la dépression (my dark places, chanson très personnelle de Jake) avec la perspective d’être hurlée, cela pourrait faire partie des moments plus calmes des concert de SLF, comme listen ou les titres plus reggaeisants. Comme d’habitude, strummerville est dédiée à l’ami Joe, et très applaudie dans la salle, alors qu’on peut considérer que hope street aura constitué le moment le moins excitant du set. Et si Ali connaît son heure de gloire sur la reprise des Specials (doesn’t make it alright), c’est également sur ce titre qu’un fan passe par-dessus les barrières (oui, il y avait des barrières au Nouveau Casino !) pour aller pousser la chansonnette en s’emparant du micro de Jake. Plusieurs conséquences diverses à cette intervention : d’abord, l’homme est éjecté manu militari par les videurs, et je ne suis pas certain qu’il sera autorisé à assister à la fin du concert. Ensuite, et cela est plus cocasse, le groupe et particulièrement son chanteur semblent très perturbés par cette intervention imprévue, et en oublieront le titre suivant, harp, qui sera escamoté définitivement après que Jake ait entamé fly the flag...

Car si le set est carré, costaud, et la set-list d’une rare efficacité, il faut avouer qu’elle ne diffère guère des concerts précédents sur cette tournée, généralement seuls les rappels peuvent subir une modification, on a donc eu droit à un petit événement avec cet escamotage ! On peut terminer avec l’enchaînement d’anciennetés toujours appréciées, du barbed wire love (une “fausse chanson d’amour”) au suspect device au son très dur, qui est l’occasion de présenter les musiciens, en passant par le rare et donc précieux straw dogs, au son lui aussi très cru et garanti d’origine... Presque une heure et quart de set, et le groupe peut partir la tête haute, même si on se doute bien qu’on va avoir droit à un rappel...

Cela ne rate pas, l’attente est presque inexistante, et le quatuor revient illico pour nous offrir la “traditionnelle reprise de rappel”, dixit Jake, l’occasion au choix de reprendre un groupe ou un morceau qu’ils apprécient, et dans ce cas “les deux sont réunis”, puisqu’il s’agit du staring at the rude boys des trop méconnus Ruts, pas leur titre le plus connu en sus, et si la voix de Jake fait craindre la comparaison avec celle du regretté Malcolm Owen, au final on appréciera largement cette cover, que j’apprécie d’autant plus que les Ruts, l’un de mes chouchous, n’est quasiment jamais repris pas d’autres groupes. En guise de cerise, c’est le tin soldiers, dans une version implacable reprise par la totalité des spectateurs, et on peut donc en finir avec un maximum de bananes sur les visages avoisinants, même si certains se précipitent vers la sortie, sûrs qu’il n’y a plus rien à attendre sur scène...

Grossière erreur, puisque les lumières ne se sont pas rallumées, et que le groupe revient une seconde fois sur scène, pour l’offrande que chacun espérait, un gotta gettaway extraordinaire, suivi d’un classique alternative ulster, qui clôt souvent les sets, mais ce soir, après 1h35, personne ne se plaint, on a eu droit à du très bon SLF, et on ne regrette donc pas d’avoir choisi le Nouveau Casino en ce samedi soir !

 

Set-list :

  • Go for it (enregistré)
  • At the edge
  • Wasted life
  • Roots, radicals & rockers
  • Trail of tears
  • Nobody’s hero
  • Hope street
  • Welcome to the liars club
  • Strummerville
  • Piccadilly circus
  • Listen
  • My dark places
  • Doesn’t make it alright
  • Fly the flag
  • Barbed wire love
  • Just fade away
  • Straw dogs
  • Suspect device
  • Rappel 1 : Staring at the rude boys
  • Tin soldiers
  • Rappel 2 : Gotta gettaway
  • Alternative ulster

 

La suite, ce sera un autre groupe ancien, puisque les Steel Pulse seront au Bataclan dimanche prochain, pour une atmosphère sans doute légèrement différente...

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 217
Publicité