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l'ayatollah du rock
16 avril 2013

[Kid Congo and the Pink Monkey Birds] loud and good

Date : 16 avril 2013

 

Mardi soir, on pouvait craindre à une petite cuvée au Point FMR, vu le nombre d’annonces permettant de gagner des places, finalement on aura droit à une salle bien remplie (sans être bondée), et à un public de connaisseurs, tant pour la première partie que pour la tête d’affiche…

 

Si les deux groupes avaient bien insisté sur le devoir d’arriver tôt, il n’est que 20h40 lorsque les Magnetix arrivent sur la scène, mais le duo bordelais ne va pas mettre longtemps à se faire pardonner… En effet, si j’ai parfois eu la sensation, lors de précédentes prestations, d’un certain manque de « professionnalisme » (je m’entends, je ne demande pas à avoir Michel Sardou sur scène, mais quand même une certaine limite dans le bordel ambiant, et pas trop de je-m’en-foutisme…), ce soir j’aurais du mal à esquisser l’ombre d’une critique négative ! Pendant une grosse quarantaine de minutes, Looch Vibrato (guitare) et Aggy Sonora (batterie) vont nous offrir des pépites garage-punk bien calibrées, parsemées de larsens quand il le faut (OK, le larsen final est un poil long…), avec des paroles qu’on devine plus qu’on ne les comprend (on suppose qu’il y a un mélange de français et d’anglais), mais surtout une énergie maximale du début à la fin du set. Les titres s’enchaînent très rapidement, et sans à-coups, la batteuse est métronomique, et presque effacée dans son jeu, le guitariste aiguillonne le public sans excès, et les spectateurs se régalent, avec un son très propre et audible, ce qui doit aider à l’appréciation globale du concert… Au fil des titres, on croit reconnaître des accointances méritoires, au hasard du Cramps, ou du Dead Kennedys, mais cela reste léger, quelques sonorités éparses, il n’y a pas de pompage éhonté, ce sont plutôt des hommages discrets qui agitent les neurones des aficionados et permettent éventuellement de croire l’espace d’un instant à une reprise, ce qui ne sera jamais le cas, sauf erreur de ma part ! Alors effectivement, le dernier titre s’éternise un peu, on se demande si Looch tente de jouer de la guitare avec les dents (la scène est haute, mais s’il est au ras du sol, seuls les premiers rangs réussissent à deviner ce qu’il fait !), mais peu importe, cela n’aura été qu’une goutte d’incertitude dans un océan de plaisir sonore, sans aucune arrière-pensée, et c’est bien comme cela que l’on doit apprécier les Magnetix : à fond, et très bien !

 

Il n’y a guère le temps d’attendre, car un ¼ d’heure plus tard Kid Congo et ses Pink Monkey Birds sont déjà sur scène et entament un set totalement orienté sur le nouvel album, « Haunted Head », qui ne sortira que début mai… Mauvais timing donc, au moins en ce qui concerne le merchandising, car si l’album vaut les interprétations des titres ce soir, il sera à ranger dans les albums de l’année ! Après un lurch plutôt calme, dans une ambiance limite latino comme le Kid est capable de les gérer, on passe aux choses sérieuses, avec un killer diller dont le sens est très américain, puisqu’il s’agirait de mixer les histoires de Jerry Lee Lewis (le “Killer”) et de Phyllis Diller (actrice américaine), comme toujours Kid est très loquace au moment de présenter ses chansons, nouvelles ou anciennes, mais parfois on a du mal à suivre son débit et ses histoires un peu tirées par les cheveux... Les titres commencent à se durcir, on frôlera régulièrement le punk-garage, et le groupe qui accompagne est désormais totalement au point, il ne s’agit plus d’un backing band mais d’une vraie équipe, soudée, et diablement efficace ! Alors on enchaîne les nouveaux morceaux, l’instrumental the rad lord’s return est une suite (dans l’esprit, pas forcément dans le concret) de lord bloodbathington, le floor length hair qui est déjà un classique des concerts du groupe depuis longtemps (au moins les deux derniers, en août l’an passé et en décembre de l’année précédente), et on a quand même droit à un petite vieillerie, le she’s like heroin to me du Gun Club, dans une belle version qui m’évoque assez celle de Congo Norvell, et qui ravit le public, certains spectateurs partant de très loin pour aller pogotouiller dans la fosse... On revient à du nouveau, toujours aussi excitant, toujours bien amené par le discours du maître de cérémonie, et puis c’est une version méconnaissable du green fuz (Cramps), comme quoi le bonhomme est loin de se limiter à une copie des différents groupes auxquels il a collaboré ! Une anecdote hilarante sur Sky Saxon pour introduire la reprise du lose your mind (the Seeds), et on continue d’alterner les nouveautés (le single conjure man, dont je n’avais même pas entendu parler...) et les pépites anciennes (jack on fire, du Gun Club), mais cela importe finalement peu au public, qui engrange et dévore avec avidité toutes ces bonnes choses. Histoire de ne pas oublier ses propres compositions des précédents albums, Kid Congo enchaîne 3 titres devenus classiques (rare as the yeti, bubble trouble, lsdc) en guise de cerise sur le gâteau, avant de quitter la scène après une grosse heure de set, sous les applaudissements pour le moins nourris de spectateurs qui en attendent encore plus !

Alors le groupe ne nous fait pas mariner, il revient très vite pour deux reprises (eh oui, encore, mais qu’est-ce que ça fait du bien !), l’une des Cramps, l’autre du Gun Club, les deux faisant partie des incontournables des set-lists du groupe depuis très longtemps, et les lumières peuvent enfin se rallumer pour permettre à tout un chacun de sortir respirer (il commence à faire bien chaud) ou fumer... Patatras ! Puisqu’il s’agit de la dernière date de la tournée, que les tenanciers du lieu l’acceptent, et qu’il s’agit de finir encore plus en beauté, c’est un second rappel qui nous est offert, avec en version instrumentale très allongée le mother of earth (Gun Club), auquel s’amarre une extraordinaire version  de la historia de un amor, c’est l’apothéose, et si finalement le tout n’aura duré qu’un peu plus d’1h22, personne ne hurlera au scandale, le groupe a tout donné, et dès que le set est définitivement terminé, on peut retrouver Kid Congo et ses musiciens au merchandising, prêts à autographer, discuter, rire, boire, bref toujours aussi disponibles et sympas avec des spectateurs qui ont les yeux tout émoustillés, comme après chaque prestation des Américains. Et maintenant, il ne reste plus qu’à attendre la sortie du nouvel opus, et surtout la prochaine tournée européenne du groupe, bien entendu !

 

 

Set-list :

    1. Lurch
    2. Killer Diller
    3. Su Su
    4. The Rad Lord's Return
    5. Floor Length Hair
    6. Haunted Head
    7. She's Like Heroin to Me (The Gun Club)
    8. Loud and Proud
    9. I Don't Like
    10. Green Fuz (The Cramps)
    11. Dance Me Swamply
    12. Lose Your Mind (The Seeds)
    13. Conjure Man
    14. Jack on Fire (The Gun Club)
    15. Rare as The Yeti
    16. Bubble Trouble
    17. LSDC
    1. Rappel : I'm Cramped (The Cramps)
    2. For The Love Of Ivy (The Gun Club)
    1. Rappel 2 : Mother of Earth (The Gun Club) / La Historia De Un Amor

 

 

La suite, ce sera dès samedi au Nouveau Casino, avec le retour des vétérans Nord-Irlandais de Stiff Little Fingers (c’est l’année des vétérans, il y aura par la suite les Undertones, PIL, les Buzzcocks, Peter Murphy... n’en jetez plus !).

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