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l'ayatollah du rock
20 mars 2013

[Killing Joke] no death, but resurrection show

Date : 20 mars 2013

 

II ne fallait pas se fier à l’horaire annoncé sur le billet en ce mercredi soir, car les portes du Bataclan se sont ouvertes dès 19h00 (et non 20h00), ce qui explique que je ne sois pas le seul à avoir totalement raté la première partie (Jayce Lewis), et que la salle sonne encore bien le vide sur les coups de 20h00…

 

La seconde première partie a d’ailleurs déjà démarré, pile à l’heure (a posteriori, l’horaire annoncé sur le site de la salle est fiable), et le quatuor Hounds est déjà à fond, avec son electro punk with big beats, qui évoque bien plus nettement the Prodigy que Killing Joke… Un batteur qui se trouve noyé sous les sons de boîte à rythmes, un bassiste lourd, une guitare stridente, et des claviers omniprésents, on pourrait penser que je vais partir en courant mais ce n’est pas le cas, ce n’est pas forcément horrifique, même si on est content que la demi-heure très calibrée se termine…  Et si je puis me permettre, indiquer les Clash en tête de liste de leurs influences, c’est sans doute démontrer qu’on ne connaît que le dernier, et très décrié, album “cut the crap” qui a pris un sacré coup de vieux depuis 1985…

 

Une demi-heure précise pour changer la configuration de la scène et re-régler les instruments, avec de la vraie soupe en guise de musique de fond (on touche le fond avec voyage voyage…), le temps également de confirmer que les t-shirts sont définitivement trop chers (25 euros...), et les lumières s’éteignent sur des voix orientalisantes et sépulcrales, du genre « sortie d’outre-pyramide », et Killing Joke finit par se présenter sur scène, dans sa configuration habituelle depuis plusieurs années, c’est-à-dire les 4 vétérans et le petit jeune (qui le reste de moins en moins) aux claviers, et cette soirée est incluse dans la tournée générée par la sortie imminente de la collection de singles du groupe depuis 1979… Cela explique que la set-list ressemble à un best-of, même s’il se trouvera toujours des puristes pour regretter telle ou telle absence (peu d’albums sont totalement oubliés…), et le public, pas très jeune (même s’il y en a), pas très féminin (même s’il y en a), et plutôt international, pourra profiter pleinement de la démonstration de ce soir, d’autant qu’on ne se marchera pas sur les pieds, la partie haute de la salle est fermée, et la fosse n’est pas d’une densité folle…

Alors on commence tranquillement, avec un requiem classique, presque décevant car manquant un poil de passion, même si on constate d’entrée de jeu que Jaz, presque sobre dans une tenue décontractée (jean et t-shirt noir, qui permet de constater qu’une légère bedaine commence à faire son apparition…), et pas maquillé, est lui dans une très grande forme, et cela ne se démentira jamais au fur et à mesure de l’avancement du set…  Ne me faites pas dire ce que j’ai sous-entendu, ce requiem est très bon, mais il n’est qu’un tour de chauffe, et déjà turn to red améliore les choses, on sent qu’il fallait que le groupe se mettre en place, ce qui est apparemment le cas très vite ! Car si le groupe nous propose un énorme european super state, la réaction (très positive) du public est presque étonnante, tant on s’attendait à une relative froideur vis-à-vis des morceaux les plus récents de la discographie des Anglais… Cette ferveur populaire ne se calme pas pour love like blood, évidemment, et si LE tube du groupe déchaîne les passions, il reste pour moi l’un des points très faibles dans l’histoire de KJ. Pas grave, c’est 5 minutes de relatif ennui, à observer mes voisins se trémousser gentiment, cela ne fait pas de mal !

Si the beautiful dead permet également beaucoup aux spectateurs de bouger, sa longueur un peu trop exagérée à mon goût gâche la qualité de cette interprétation, mais heureusement on arrive dans la partie héroïque du concert… Imaginez un peu : en entrée, un empire song qui ne pourrait décevoir que les pisse-froid, et en pièces de résistance un chop chop énorme, à peine moins que le sun goes down apocalyptique qui suit, et on ne peut omettre le eighties au tempo accéléré qui ne laisse pas le temps de se reposer ! Alors on prend le temps de se remettre quelques instants avec un money is not our god très (at)tendu, avant le sommet du set, un whiteout qui dépasse en intensité et puissance tout ce que l’on avait pu entendre jusque-là, ce qui n’est pas peu dire… Et pas question de baisser de pied par la suite, asteroid est lui aussi sujet à une accélération foudroyante, ce qui semblait impossible au vu de la version originale du morceau, et si le son de basse à tendance à se barrer en sucette sur the wait, cela n’en donne que plus de dureté au titre, et ça fait vibrer le sol pour encore plus de plaisir ! Bon, on calme un peu tout le monde avec corporate elect, en constatant que le son est redevenu parfait, et on finit par un pandemonium lui aussi extrêmement délectable, si les Enfers ressemblent à l’ambiance de ce soir on en connaît beaucoup qui vont vouloir y aller…

Si le groupe a quitté la scène, Jaz est resté, on vous disait qu’il se sentait très bien ce soir, et c’est lui qui rameute les troupes pour un rappel qu’on attend de pied ferme, et si le chanteur annonce qu’il vont jouer un titre encore jamais joué, c’est follow the leaders qui envahit l’espace, avec des sonorités de synthés que je qualifierais d’aquatique, cela n’est sans doute pas très compréhensible mais j’ai vraiment la sensation d’entendre des bulles d’eau pendant le morceau… Indépendamment de ce constat, la version est très efficace et réussie, comme le seront d’ailleurs les quatre titres qui constituent le rappel, et c’est le « devenu rare » the death and resurrection show qui recueille le plus de suffrages en créant une énorme onde de choc dans le public, de quoi donner envie de retourner dix ans en arrière à l’écoute de l’album éponyme de 2003… On finit avec un pssyche comme d’habitude excellent, sur lequel Geordie (le guitariste) commence à se montrer moins maussade que pendant le reste du set (les autres musiciens se sont montrés bien plus souriants), et c’est à 22h30 pétantes, après exactement 1h30 de set (c’est très calibré, ou la coïncidence est troublante…) que les lumières se rallument, Jaz reste un peu pour profiter encore de l’énergie du public en retour, et il faut tout de même se résoudre à réintégrer ses pénates, avec le sentiment d’avoir, une nouvelle fois, assisté à un grand concert de Killing Joke !

 

Set-list :

  1. Requiem
  2. Turn to red
  3. Wardance
  4. European super state
  5. Love like blood
  6. The beautiful dead
  7. Empire song
  8. Chop chop
  9. Sun goes down
  10. Eighties
  11. Money is not our god
  12. Whiteout
  13. Asteroid
  14. The wait
  15. Corporate elect
  16. Pandemonium
  17. Rappel : Follow the leaders
  18. Change
  19. The death and resurrection show
  20. Pssyche

 

La suite, ce sera Sinead O’Connor à la Défense d’ici une grosse quinzaine de jours…

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