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l'ayatollah du rock
10 mars 2013

[ACWL] que le diable t'emporte

Date : 10 mars 2013

 

Pas facile de rameuter du public un dimanche soir, surtout entre la fin du printemps et le retour de l’hiver, mais le Klub ne prend que des demi-risques, en offrant deux concerts en même temps, un concert de trash au sous-sol, et un autre sans doute moins destructeur d’oreilles à l’étage supérieur…

 

C’est donc celui-ci qui nous attire, malgré l’heure surprenante (18h30 pour l’ouverture des portes, il n’y a qu’à Paris qu’on voit cela, non ?), et on découvre un public jeune, très féminisé (on ne parierait pas que les hommes sont majoritaires ce soir), et surtout totalement addict à ACWL, le groupe qui va nous gérer toute la soirée… Car il n’y aura pas de première partie, les infos ont été claires sur le sujet, et l’horaire prévu (19h00, début du concert) n’est dépassé que d’une vingtaine de minutes lorsque les lumières s’éteignent. Le groupe peut donc arriver sur scène, tranquillement, le public est de toute façon conquis d’avance, on n’est pas aux pièces, le trio se met en place et entame son set avec un retour électrique sur le premier album du groupe, qui date maintenant d’une douzaine d’années, et qui revit avec cette intro venue d’ailleurs, l’un des morceaux phares de l’opus. Malheureusement, on constate presque immédiatement que le son, et plus spécifiquement celui de la guitare, est très moyen, qu’il manque d’ampleur, et ne permet ainsi pas vraiment de mettre en valeur la voix intacte de la chanteuse, qui flirte souvent avec l’heavenly sans jamais sombrer dans la mièvrerie ni le ridicule, qui sont souvent (pas toujours, heureusement !) l’apanage du genre. Après ce premier titre desservi par l’acoustique des lieux et le matériel, les choses vont rapidement s’améliorer, puisque le son de la guitare devient presque appréciable dès l’homme moderne, et on finira presque par oublier cette qualité médiocre inhérente à cette cave sympa mais qui n’a jamais été vraiment faite pour les musiques électrifiées... En revanche, un reproche récurrent que l’on peut faire au groupe consiste en un abus de la réverbération et plus généralement des effets sur la voix de la chanteuse, d’abord parce qu’il n’y a pas vraiment besoin d’enrober une voix très pure, ensuite parce que... une fois encore, les effets sont très abimés par le matériel, et très dégradés lorsqu’ils arrivent dans les enceintes ! On se fera souvent la réflexion au cours de la soirée, sans non plus que cela ne gâche la fête, il ne faudrait pas exagérer ! Ce même morceau permet également de constater également qu’il est largement distendu, et agrémenté de beaucoup de petites sonorités très sympas, on pense beaucoup à ce qu’un groupe comme les Nits est capable de faire en concert pour emmener son public dans son univers...

Par la suite, le trio (une chanteuse qui gère la basse, un guitariste qui chante parfois, un batteur qui fait son taf et incite le public à participer) va au fil du temps distiller des extraits de ses 4 albums, avec moins de titres du 3e, mais peu importe l’origine, le public réagit avec ferveur à chaque morceau, qu’il se rapproche de la version d’origine ou qu’il soit en version pseudo acoustique, et cela fait plaisir à entendre et à voir... D’ailleurs, le son semble bien meilleur sur les titres plus calmes (comme instantané), et si certains morceaux ne convainquent guère (les amants du paradis, ou un paris menace sur lequel la guitare manque singulièrement de puissance), dans leur majorité ils sont très efficaces, le mélange des voix (limite doom pour le guitariste, très éthérée pour la chanteuse) est parfois bluffant (someone will stay), et souvent très réussi. Certains titres, essentiellement issus du dernier opus, sont chantés en anglais, sans qu’on retrouve le sempiternel et désastreux accent français, et les vidéos qui défilent derrière la chanteuse sont adaptées aux chansons, hormis peut-être pour someone will stay, pour laquelle le côté abscons demeure encore un mystère 24 heures plus tard... Puisqu’on est entre amis, la chanteuse peut aller dans la fosse, et même se faire aider si les paroles sont oubliées (way back home), on remarque d’ailleurs que le public se dégèle peu à peu et se laisse pourtant prendre quasiment à chaque fois, lorsque le groupe fait mine de finir une chanson avant de la redémarrer, ce gimmick est très efficace sur scène ! On remarque également, même si on met le temps pour le faire, que le groupe est obligé d’utiliser des parties pré-enregistrées, mais la cohérence du concert n’en pâtit jamais, on sent que le groupe est au point et peut gérer ses temps forts comme ses temps plus faibles avec bonheur. Certaines intros sont étirées à souhait (des profondeurs, la totalement acoustique intro d’elieanor), d’autres s’appuient sur des jouets (la boîte à musique d’à l’absent), au final on prend beaucoup de plaisir à écouter et voir jouer ce genre de pop gothique à tendance heavenly métal qui ne se prend pas pour autre chose qu’un très bon groupe ! C’est parfois un poil lourd (à la recherche, avec ou contre ma volonté) mais ça reste toujours supportable, et si certains titres sont plus gentillets (you run), il ne nous vient jamais à l’idée de sortir, ni même de se rapprocher du bar... Les marie-anna ou interdite frisent l’excellence, et si asher est une incongruité avec son langage inventé, le public participe beaucoup sur embrasse-moi ou cueille-moi, sans sembler regretter l’absence de nicolas Sirkis sur quand viendra l’heure...

En parlant d’heure, les flyers annonçaient 2 heures de set, et on y arrive pile à la fin d’elieanor, le groupe pourrait donc feindre d’avoir atteint son objectif et partir, mais il ne quitte même pas la scène et entame quasi directement le rappel, avec 4 nouveaux morceaux qui nous amènent une vingtaine de minutes plus tard, ce qui est déjà assez énorme. On commence à avoir mal aux jambes, et la déshydratation nous guette, mais les jeunes filles font suffisamment de bruit pour inciter le trio à remonter sur scène, pour un second rappel “acoustique” (on n’est pas dans le folk, loin de là...), et on en reprend encore pour 20 minutes, très réussies, à l’exception d’un souvenir errant qui ne méritait pas un tel traitement (il faut le conserver en électrique, incontestablement), et c’est donc au bout de 2h40 ininterrompues que les lumières se rallument, comme quoi ACWL ne s’est pas moqué du monde, et si certains sont partis avant la fin, ils sont rares, et ceux qui sont restés (50 des 60 spectateurs de départ) ne le regrettent en rien, c’était vraiment une soirée à ne pas manquer ! Surtout quand on sait à quel point ce groupe se fait rare sur scène, et à Paris encore plus... Bref, c’était top, et on ne regrettera pas d’avoir quitté ses pénates la veille de reprise du boulot...

 

 

Set-list approximative quoique probable :

 

 

  • Ailleurs
  • L’homme moderne
  • Instantané
  • Les amants du paradis
  • Ghost love
  • Someone will stay
  • Way back home
  • You run
  • Des profondeurs
  • À la recherche
  • Marie-Anna
  • Embrasse-moi
  • Paris menace
  • How long
  • Asher
  • À l’absent
  • Te souviens-tu de moi ?
  • Avec ou contre ma volonté
  • Interdite
  • Quand viendra l’heure
  • Cueille-moi
  • Elieanor
  • Rappel : Ma peluche en laine
  • Une vie plus tard
  • Rokh
  • Délivrez-moi
  • Rappel 2 : aléa
  • Promesse
  • Le souvenir errant
  • La tête dans les étoiles

 

La suite, ce devrait être le retour de Killing Joke au Bataclan, la semaine prochaine. Qu’on le sache, l’année 2013 risque bien d’être l’année des dinosaures, avec au hasard les Breeders, les Undertones, Stiff Little Fingers ou encore Peter Murphy, en comptant toujours sur d’autres bonnes surprises...

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