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l'ayatollah du rock
17 janvier 2013

[Even If] i love you all

Date : 17 janvier 2013

 

Jeudi soir de mi-janvier, l’hiver bien installé inciterait plutôt à rester au chaud, heureusement la place prise en pré-vente motive suffisamment pour se rhabiller, affronter le froid glacial, et rejoindre le pont verglacé du Petit Bain, juste à côté de la piscine Joséphine Baker qui permet aux nageurs d’admirer la Bibliothèque F. Mitterrand tout en faisant ses longueurs...

 

Remarquez, quand on pénètre dans la belle salle (pour ma part, c’était une première, et j’avoue que le cadre est plutôt sympa, la scène bien visible, et si le demi est à 5 euros, la pinte est à 7...), on regrette un brin de n’avoir pas patienté un peu plus chez soi avant de venir, car la première partie a déjà entamé son set (mais malheureusement pas encore achevé !). Et si le dénommé Yann Destal, accompagné de ses nombreux musiciens (pas moins de 7 !), a rameuté du monde dans la salle, on ne parierait pas sur une ruée sur le merchandising à l’issue de sa prestation... Car en assumant un genre “Progressive soundtrack pop opera” plutôt humoristique en première approximation, c’est à une nuée de comparaisons, allant du pire au... pire, que s’expose le chanteur ! Jugez donc : dans les 5 premières secondes, c’est Polnareff qui me vient à l’esprit (non, je n’ai pas dit Obispo, quand même !), puis après réflexion, on sombre plutôt dans le prog 70’s (certains citeront King Crimson), puis le hard FM (d’autres évoqueront Aerosmith), et on entendra au fil des minutes et des interlocuteurs des noms aussi divers que ceux d’Archive ou de Jean-Michel Jarre... Bref, sans trop s’étendre, il est assez compliqué d’expliquer qu’il y a un chanteur, à voix souvent très haut perchée et quasi insupportable en permanence, qui gratouille sa guitare, un claviériste que l’on entend presque exclusivement, au détriment par exemple du guitariste, qui aura droit tout de même à son solo même pas enthousiasmant, pendant que la section rythmique assure le tempo sans enthousiasme, et que les deux choristes à l’uniforme noir et blanc impeccable semblent s’ennuyer autant que nous, tant elles sont peu utilisées, sauf à l’occasion pour agiter des maracas... Les spectateurs sont plutôt attentifs et statiques, et on se demande ce qui se serait passé si le groupe avait quitté réellement la scène après son show ; à la place, le chanteur explique que cela ne sert à rien d’attendre (une hypothétique hystérie dans le public ?), et enchaîne donc avec ce rappel craint par beaucoup, qui n’arrange pas vraiment le niveau général du set... Pour rester gentil, on pourra simplement constater que Yann Destal, ce n’est pas le pied !

 

Une bonne vingtaine de minutes pour changer la scène, et c’est Even If qui arrive devant un public demeuré assez nombreux, avec une disposition classique : les deux batteries et les claviers derrière, les deux guitares et la basse devant, sans poteau mal placé, et si le son est encore limite sur les deux premiers morceaux, que j’ai d’ailleurs du mal à reconnaître (y aurait-il des nouveautés ? dans tous les cas, ça risque de jaser...), cela s’améliore très sensiblement par la suite, on entendra parfaitement les voix, et toutes les voix, ainsi que les divers instruments, il faut dire qu’on a le sentiment que les propriétaires des lieux font le maximum pour offrir de bonnes conditions aux musiciens... Il y a trois mois, au Point FMR, le groupe proposait son album et sa BD, dans une soirée placée sous le signe de l’émotion et de l’amitié, ce soir on a le sentiment que la balance penche plus nettement du côté rock, avec un son en adéquation, et une volonté de rentrer dans le lard assez nette (l’intro, mais aussi talking to myself, par exemple), et si on ne suit pas du tout l’ordre des titres tels qu’ils le sont sur l’album, cela importe peu, l’énergie est là, et Paul distille de temps à autres des bribes d’info, histoire que les nouveaux auditeurs puissent peu ou prou suivre la trame du projet. Comme souvent (toujours ?) Richard multiplie les grands gestes et les grands airs derrière ses fûts, tandis que France, sa comparse, reste plus calme, limitant son exubérance aux moments où elle se charge des chants sur le devant de la scène, et on peut dire que les musiciens n’en font pas des tonnes, ils jouent, simplement, d’abord parce que le temps est compté (deadline officielle minuit, le set n’atteindra pas l’heure), ensuite, et surtout, parce qu’il ne s’agit pas d’en mettre plein la vue mais plein les oreilles, et c’est très largement le cas ce soir ! Les hits potentiels sont passés en revue, et je persiste à penser que am i a hero, tout comme so much in trouble, constituent des hits potentiels, et les moments plus calmes (catwoman) ne constituent pas forcément des pauses dans la set-list, car ces titres sont très fins et requièrent toute l’attention du public, qui reste très attentif tout en dansant par instants, ce qui doit satisfaire le groupe... On a droit à un titre décalé, limite jerk, sur lequel les deux filles du groupe s’en donnent à cœur joie, mais c’est sur le titre suivant i want to know you que la chorégraphie est la plus aboutie (et la plus drôle ?), on sent que Paul, France et Fanny s’amusent beaucoup, tout comme les spectateurs, et on en voit certains s’extirper de leurs t-shirts des Smiths pour onduler de la croupe comme aux plus beaux jours... Les quelques minimes incidents techniques ne nuisent en rien au concert, les musiciens s’en accommodent sans râler, on sent que pas grand chose ne peut arriver à cette belle machine, et le rappel est symptomatique de cette confiance dégagée par le groupe : terminer un concert en chantant i hate you all tout en partageant tant d’amour est un véritable tout de force, et lorsque les lumières se rallument, on peut mesurer le plaisir distribué au nombre de visages souriants dans la fosse. Bref, le contrat est rempli, et très largement, et on se dit qu’en s’améliorant ainsi à chaque sortie, Even If va devenir quelque chose d’immanquable, que l’on ne pourra pas garder secret bien longtemps...

 

 

 

Set-list supposée :

  1. Intro Even If
  2. Playing in bed with Madonna
  3. Pourquoi tu ne danses pas ?
  4. Am I a hero ?
  5. Catwoman
  6. Mister If
  7. Kids are kicking out
  8. Calling man
  9. He’s dancing
  10. Talking to myself
  11. You should fall
  12. So much in trouble
  13. I want to know you
  14. Rappel : Batman
  15. I hate you all

 

La suite, si le blizzard ne s’en mêle pas, serait un rendez-vous dès ce soir au Café de la Poste avec les 3 Headed Dogs. Sinon, il faudrait attendre une semaine avant d’aller à la Boule Noire avec les Kitchenmen.

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