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l'ayatollah du rock
14 décembre 2012

[New Model Army] total brotherhood

Date : 14 décembre 2012

 

Souvent, les premières parties annoncées permettent d’échafauder des calculs pour y échapper sans rater la tête d’affiche, en ce vendredi soir je tablais sur une arrivée vers 20h30 au Trabendo pour réussir le pari, c’était sans compter sur l’absence de Killer Komanski, résultat cela ne s’est joué qu’à une minute près, puisque les lumières se sont éteintes à 20h31 : même pas le temps de passer par le bar...

 

Pas d’actualité en cours pour New Model Army, le nouvel album n’est prévu qu’en 2013, on peut donc espérer une set-list variée, plaisant autant aux musiciens qu’au public, et le départ avec frightened conforte cet espoir, ce titre très ancien (avant 1985 !) n’étant pas vraiment un habitué des concerts des dernières années... Bonne surprise donc pour une entame en douceur, ce qui laisse le temps d’observer le nouveau bassiste, et la comparaison avec l’ancien tourne au non-sens : là où Nelson était longiligne et sobre, autant Ceri peut sembler un Viking aux cheveux rouges, tout en puissance, mais au fil du set on s’apercevra de toutes les qualités du bonhomme, particulièrement son apport au niveau des percus, et si Nelson avait duré plus de vingt ans, le constat (cruel ?) est qu’il n’était pas irremplaçable... Histoire de faire monter le set en puissance, c’est the charge qui suit, sur lequel les habituels membres de la fanbase anglaise (le Trabendo est très multilingue, ce soir) pratiquent leur chorégraphie préférée, qui consiste à faire tenir debout l’un des membres (ce sera plus souvent une, d’ailleurs) sur les épaules de ses acolytes, et d’agiter les bras en tous sens en chantant/mimant les paroles, bien sûr connues par cœur. A force, on peut se demander si Justin, le frontman du groupe anglais, ne se lasse pas de voir à chaque set les mêmes énergumènes devant lui, mais bon, cela se passe dans la bonne humeur, et ceux qui sont derrière la pyramide... prennent leur mal en patience !

Justin commence à pratiquer ce qu’il adore faire lorsqu’il joue en France, c’est-à-dire parler en français, plutôt bien d’ailleurs, en feignant de souffrir à chaque mot, expliquant au passage que “comme tous les Anglais, I can’t say ‘périphérique’”, juste avant de continuer dans les titres pré-90’s, avec un brave new world plutôt sympa également, tout comme l’incontournable 51st state (que symbolise l’Angleterre selon lui), et la fosse continue à se mouvoir tranquillement, les pogos ne font pas de mal, et si cela sue beaucoup, c’est plus par densité de corps que par violence.

Un titre inédit, le seul de la soirée, ne laisse pas un souvenir impérissable, il faudra sans doute s’habituer à march in september pour l’apprécier à sa juste valeur, mais c’est pour faire d’autant mieux grimper le niveau du concert : lorsque le bassiste passe aux percussions, comme sur le très tribal flying through the smoke, il est impensable de feindre l’impassibilité, tant on est pris par la rythmique, et l’abandon du clavier au bénéfice d’une guitare supplémentaire pour states radio vaut également le coup d’oreille, avec son message introductif rappelant que “America is the 51st state of Apple, Amazon and Exxon”, tout cela pour bien faire comprendre que Justin et les siens sont toujours engagés, et que leur implication dans la mouvement social reste vivace. Le retour de la tribalité, un poil plus calme (quoique la fin du titre laisse place à un bon déchaînement électrique), avec red earth, clôt temporairement le chapitre des titres récents, puisque c’est avec l’un des tout premiers titres du groupe, spirit of the falklands (l’allusion est évidente) que le public peut se lâcher à hurler “i never believed it”, et cela prend encore plus aux tripes lorsque la cloche de today is a good day résonne sous les coups du clavier, ce morceau en hommage au krach boursier de 2008 est devenu incontournable dans les set-lists du groupe...

Et si on était déjà bien comblés jusqu’à présent, que dire de ce qui suit, avec green & grey qui arracherait des larmes, comme tous les titres issus de “thunder and consolation”, puis l’enchaînement de 1984 (hyper rare en live) avec the hunt puis no rest, sur le coup les moins de 30 ans ont intérêt à avoir révisé leurs classiques, et si high calme un poil les choses, 225 termine ces 75 minutes en beauté, on est en plein cœur du rock héroïque, avec des chœurs sur scène qui se complètent de ceux des spectateurs, et même si on se doute que le quintet va revenir, on se dit que même en arrêtant maintenant la soirée serait réussie !

 

Heureusement, il n’en est rien, le retour du groupe est effectif après deux minutes, et si Justin prévient que “la dernière fois que nous avons joué ici, cela a duré 4 heures, cela ne sera pas le cas ce soir”, les musiciens semblent prêts à rester longtemps sur scène, le plaisir se lit dans leurs yeux autant que dans les nôtres, et les trois titres du rappel, de fate au classique final de wonderful way to go, en passant par l’énormissime stupid questions, ne font qu’ajouter à la marmite de joie que chacun pourra remporter chez soi à l’issue de la prestation ! Alors oui, les lumières se rallument, cela fait pile 1h30, de quoi repartir le cœur en fête, mais non, pas question, le public renâcle, ça applaudit, ça hurle, ça tape des pieds, et il faut bien que le groupe se décide à revenir sur scène... D’autant, mais on s’en apercevra bien plus tard, que tous les albums du groupe ont été passés en revue, à l’exception notable d’”impurity”, celui au passage qui m’a fait connaître NMA... Alors, après que le clavier se soit amusé à jouer quelques mesures d’un jingle publicitaire (ne me demandez pas lequel, avoir reconnu un jingle est déjà un exploit pour moi qui suis réfractaire à la pub !), c’est bien purity que le groupe nous offre, dans une version correcte quoique légèrement gâchée par l’impression que le clavier est sempiternellement en retard... Mais on n’en restera pas sur cette tentative de ligaturer la figue et le raisin, get me out se charge de nous laisser k.o. debout après 1h45 de bonheur, ce qui devient une habitude au Trabendo...

Et pas de doute, l’an prochain on attendra avec impatience la date parisienne de la tournée de NMA, comme tous les ans !

 

Set-list :

  1. Frightened
  2. The Charge
  3. Brave New World
  4. 51st State
  5. March In September
  6. Flying Through The Smoke
  7. States Radio
  8. Red Earth
  9. Spirit Of The Falklands
  10. Today Is A Good Day
  11. Green & Grey
  12. 1984
  13. The Hunt
  14. No Rest
  15. High
  16. 225
  17. Rappel : Fate
  18. Stupid Questions
  19. Wonderful Way To Go
  20. Rappel 2 : Purity
  21. Get Me Out

La suite ? Bonne question, l’année 2012 pourrait se terminer sur ce 52e concert, ce qui permet de faciliter le calcul de la moyenne, à moins que...

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