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l'ayatollah du rock
2 octobre 2012

[Gallon Drunk] killing time

Date : 2 octobre 2012

 

Si le Point Ephémère ne fait pas le plein en ce mardi soir, il est tout de même loin de sonner le creux, le public est là, calme, stoïque, bien élevé (hormis les habituels demeurés qui persistent à venir fumer dans la fosse), et pour une fois on n’aura pas trop chaud et on ne se sentira pas trop bousculé ni écrasé, on regrettera seulement le ‘travail’ (c’est une façon polie de dire les choses…) du responsable des lumières, qui passera son temps à tenter d’éblouir les spectateurs : s’il pouvait comprendre que baisser la tête pour ne pas perdre la vue n’est pas la meilleure façon d’apprécier un concert, ce serait une très nette amélioration !

 

Pas besoin de s’éterniser sur la première partie, pour au moins trois raisons : d’abord, The Rockandys a déjà entamé son set, ce qui explique qu’on en ait raté le début, et si ça se trouve c’était excellent. Ensuite, le son est vraiment très fort, et on a mal aux esgourdes, rien qu’à traverser la salle pour atteindre le bar, prendre sa bière et ressortir. Enfin, le « Indépendant / Psychédélique / Rock » pratiqué par le quintet (2 guitares, basse, batterie et multiples claviers) évoque trop les mânes de Pink Floyd et Brian Jonestown Massacre réunis pour me laisser la moindre chance d’apprécier plus de dix secondes du set. Donc on prend la bière, on profite de l’été indien, et on attend de voir la suite…

 

Dans les années 90, j’ai quelque peu décroché des nouveautés musicales, ce qui explique que je sois passé à côté de choses dont je me passe toujours (Nirvana et le grunge, par exemple), mais également à côté de Gallon Drunk, et ce soir c’est l’occasion de vérifier si  je dois avoir des regrets ou non… Un indice, tout de même : Big Sexy Noise, l’un des derniers projets en date de Lydia Lunch (on devrait découvrir le tout dernier, Lydia Lunch Putan’s Club, à Pantin en novembre), est (était ?) composé aux ¾ de membres de Gallon Drunk, et comme on peut considérer comme des tueries les deux albums de BSN, l’a priori était largement favorable ! Censément version anglaise du swamp rock, la musique du quatuor (un chanteur-guitariste-harmoniciste, un saxophoniste joueur de maracas, et une section rythmique basse-batterie, avec le chanteur et le sax se partageant l’orgue) est assez difficile à décrire, puisque les influences (ou accointances) sont multiples, et variées suivant les spectateurs : du Gun Club à the Ex, en passant par Nick Cave ou Grinderman (non, il n’y a pas redondance !), avec une grosse dose de free, mais est-ce free jazz, free punk ou autre ? Peu importe, le tout est très énergique (même si parfois on sent que cela pourrait l’être encore plus), très excitant (sans le moindre bémol), et si les musiciens sont très concentrés, le public apprécie nettement le set. Le chanteur, dont la voix surprend un brin au départ, est d’une rare efficacité, et si son agitation des bras semble surjouée, cela ne fait que partie de son implication… Et que dire de cette section rythmique, sur laquelle reposent l’essentiel des morceaux ? Pas une erreur, un son terrible, et un groupe tenu à bout de bras et de baguettes, ce qui laisse toute latence au saxophoniste pour soliloquer sans se perdre, et au guitariste pour tenir en haleine la salle, ce qui n’est pas difficile tant l’homme à la chevelure en « mushroom cut » attire l’œil…

Bien sûr, tout n’est pas parfait, les enchaînements sont par exemple très longs, ce qui occasionne quelques hurlements dans la fosse, et certains titres peuvent également être un poil trop étendus, mais qu’à cela ne tienne, on est en train de prendre une bonne dose de plaisir, ce qui n’est pas forcément coutumier ces temps-ci ! En un peu plus d’une heure (70 minutes, rappel compris), les Brittons m’ont donc démontré que j’avais eu tort d’hiberner pendant les années 90, et surtout donné envie de jeter une oreille attentive aux travaux du groupe, de leurs débuts jusqu’au petit dernier qui vient de paraître… ça fait du bien de découvrir des groupes, plus de 20 ans après !

 

Dimanche, direction l’Aéronef de Lille pour la reformation unique de Killer Ethyl.

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