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l'ayatollah du rock
24 mai 2012

[The Experimental Tropic Blues Band] the best burger

Date : 24 mai 2012

 

Les températures n’ont pas chuté depuis hier, bien au contraire, et c’est donc recouvert d’une épaisse pellicule d’humidité que l’on pénètre dans la Java, la belle salle bellevilloise, qui s’avèrera plutôt fraîche, ce dont personne ne se plaindra, et comme toujours (du moins pour les concerts auxquels j’ai assisté ici)avec un public pas très dense, tout en étant fortement motivé...

 

On les avait (re)-découverts il y a trois ans, à la Maroquinerie, en ouverture puis remplacement complet de Jay Reatard (qui décèdera moins de trois mois plus tard après cette ultime et désastreuse tournée française), ce soir les trois Wallons de The Experimental Tropic Blues Band viennent nous présenter leur petit dernier, produit par rien moins que Jon Spencer (sans apprécier du tout la musique jouée par le sieur Spencer, sous n’importe lequel des avatars qu’il utilise, je ne peux que m’incliner devant son bon goût en matière musicale), et si certains dans la salle s’attendent à ce qui va leur tomber dessus, une bonne majorité des spectateurs est dans l’incertitude la plus totale... Surprise d’entrée de jeu, puisque c’est avec 10 minutes d’avance que le groupe entame sa prestation, ce qui lui permettra de l’étendre jusqu’à presque 55 minutes, au lieu des 40 minutes règlementaires : ça, c’est déjà très bien joué ! Ensuite, si le premier titre semble assez propre et audio-compatible à beaucoup d’oreilles, dans un genre de blues-rock emmené par l’harmonica du chanteur, ce qui pourrait au hasard évoquer les Stones (jeunes), la suite va montrer que cette entrée en matière soft n’est qu’un leurre : on va replonger très rapidement dans le blues, option légèrement (ou carrément) sale à la Legendary Tigerman, avec des passages à proximité de La Muerte (le côté belge ?), bref il y a de l’énergie à revendre, et ces jeunes hommes n’en manquent guère ! Vous me direz, le batteur ne s’agite pas beaucoup, il reste bien droits derrière ses fûts, et alors ? Il tient ses rythmes sans difficulté, et s’il ne ressent pas le besoin de se transformer en Keith Moon, doit-on lui jeter la pierre ? D’autant que ses deux acolytes, qui se partagent guitares et chant, occupent bel et bien la scène (toujours pas surélevée, ce qui empêche 90% des spectateurs de voir ce qui se passe) dans toutes ses largeurs, en complétant leurs façons de le faire : le blondinet à cheveux longs (c’est purement descriptif, ne voyez nul jugement de valeur ici, surtout qu’après le concert il est très abordable et discutaille le bout de gras pendant une bonne demi-heure...) a tendance à sauter partout, et utilise sa voix pour les parties claires du chant, pendant que le sombre et ténébreux Wolverine-typé chante de manière bien plus gutturale, et ne terminera pas à poil ce soir, ce genre de divertissement étant devenu trop attendu au fil des tournées...

Les morceaux s’enchaînent, de manière très professionnelle sans pour autant que cela crée de hiatus entre le groupe et le public, on regrette d’ailleurs que les nombreuses interventions du chanteur chevelu tombent comme le cheveu sur la soupe, car on ne comprend absolument rien à ce qui se dit, il n’empêche que jamais on n’a le sentiment de pouvoir respirer, on reste pris du début à la fin et il n’y a jamais la moindre faiblesse ni le moindre temps mort. A preuve, si on s’éloigne du blues pour se rapprocher très nettement du funk, sur un titre, cela passe comme une lettre à la poste, le savoir-faire empêche le public buriné de se rendre compte de ce changement provisoire de cap... Qu’on se rassure, cela ne dure effectivement que le temps d’un morceau, et on revient rapidement à ce qui fait la force du groupe, avec comme exemple emblématique la reprise fabuleuse du garbageman des Cramps, à la fois très fidèle dans l’esprit et très intéressante dans l’évolution, la fin accélérée n’en étant que la partie la plus évidente. Une fausse sortie de scène, qui ne vient qu’en complément des fausses fins de morceau, un peu la marque de fabrique du groupe, et un rappel pas forcément prévu par les organisateurs plus tard, c’est avec quelques litres d’eau en moins mais avec le sentiment du devoir très bien accompli que le trio peut quitter les lieux, une nouvelle fois ils n’auront déçu personne, bien au contraire, et si les albums sont d’un très bon niveau, il faut vraiment passer par la case live pour apprécier au mieux les petits Liégeois !

 

Une ou deux bières plus loin, histoire d’éviter la déshydratation, c’est le très précieux Tav Falco accompagné de ses très classieux Panther Burns qui arrivent sur scène, dans la foulée d’une démonstration de danse des sept voiles qui n’aura pas changé grand chose sur la surface de la Terre, avec les deux centimètres de surélévation déjà cités... Je ne pense pas exagérer en parlant de mythe à propos de Tav Falco, qui accompagnait tant les Cramps que le Gun Club au début des années 80, et qui vit et tourne sur cette réputation depuis pas loin de trente ans déjà, mais ce soir on est malheureusement en devoir de rappeler l’adage “ce n’est pas beau de vieillir”... En effet, ce qui nous est proposé ce soir manque singulièrement d’énergie, on est dans un genre de country sudiste dont le côté psycho a été totalement émasculé, les titres se ressemblent tous comme deux gouttes de bourbon, et pour être franc on s’ennuie très sérieusement devant un set manquant autant d’originalité ! Certains me conseilleront de réécouter les vieux albums, je veux bien, il n’empêche que si ce soir les Tropic ne nous avaient pas fait chavirer, la soirée aurait été bien longue...

 

Mardi, direction le Bataclan pour le retour de Shellac.

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