Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
18 avril 2012

[And Also the Trees] vincent craine

Date : 18 avril 2012

 

Mercredi soir, le temps de Toussaint n’en finit pas, la pluie froide et drue passe à travers toutes les protections, autant dire que sortir voir un concert semble une gageure... Mais quand on voit que le Divan du Monde n'est pas loin d’afficher complet, on se dit que le courage est finalement une valeur qui se partage bien, surtout pour aller voir et écouter des groupes cultes...

 

Billet annonçant 19h00, début de la première partie à 20h00 pétantes, ici on ne rigole pas avec les horaires... Donc Alexandre Varlet arrive sur la scène avec sa guitare acoustique, et commence à nous proposer ses chansons de saison, c’est-à-dire bien tristes, grises, qu’elles soient chantées en français ou en anglais. De temps à autres, le chanteur tente quelques pointes d’humour, qui tombent à plat la plupart du temps, souvent car il essaie de titiller le public “goth”, qui n’en a guère l’allure ce soir : les spectateurs sont en moyenne quadragénaires, guère ou pas du tout lookés, la présence féminine est maigre, et le tout ne rit guère aux essais humoristiques du bonhomme. A vrai dire, l’enthousiasme n’est guère débordant, d’un côté comme de l’autre, et si on remarque une utilisation un peu abusive d’un micro à effets, cela n’est pas aussi insupportable que dimanche dernier, même si je n’en trouve que très rarement l’intérêt pendant les chansons... Notre ami tente un dialogue très compliqué avec le public, expliquant les origines de sa rencontre avec AATT, et donc sa présence sur scène ce soir, mais les réactions sont là encore bien rares. Heureusement, la pratique de l’auto-dérision fonctionne plutôt bien, ce qui explique les applaudissements polis qui accompagnent la prestation du chanteur. Il aura d’ailleurs droit à un rappel, ce qui est plutôt rare pour les premières parties, ce qui ajoutera 8 minutes à sa demi-heure contractuelle... On s’est un poil ennuyé, mais au moins on a eu le temps de sécher !

 

Il ne se passe pas très longtemps avant que la tête d’affiche se pointe sur scène, puisque c’est à 21h00 pétantes (la précision demeure donc) que les musiciens composant And Also The Trees se présentent à nos yeux, bientôt suivis de leur chanteur inchangé, chemise blanche à col relevé, grand manteau, rasage oublié... Au programme, nous aurons droit à pas mal de titres (8 sur 18) issus du tout nouvel album, “hunter not the hunted”, qui seront bien accueillis par un public conquis d’avance, mais ne déchaîneront pas forcément les foules, contrairement à certains titres plus anciens. Le début du set est habituel, c’est-à-dire qu’on sent que le groupe cherche à nous faire entrer en douceur dans son univers, et la demi-douzaine de premiers morceaux (comportant plusieurs nouveautés d’affilée, ceci explique peut-être cela) fait gentiment monter la pression, mais on sent qu’il manque encore quelque chose pour faire basculer le concert dans le côté passionnel de la force : c’est sans doute simplement l’avènement de titres mieux reconnus qui fait prendre la mayonnaise, et nous permet également de mieux rentrer dans le concert. On constate alors, si on l’avait oublié depuis leur dernière prestation, que les musiciens sont d’une précision et d’une propreté étonnante dans leur jeu, et qu’ils se complètent à merveille sans pour autant se marcher sur les pieds... Si on prend par exemple la section rythmique, sans aller jusqu’à laisser imaginer que le batteur et le bassiste-contrebassiste ne jouent pas ensemble, il faut préciser qu’ils ont une certaine autonomie vis-à-vis l’un de l’autre, et qu’ils l’utilisent à merveille : le batteur ne reste pas dans son rôle de métronome des futs, il peut dériver au fil des morceaux, visiblement il s’amuse et vit le concert à fond, tandis que le bassiste danse régulièrement (dans la mesure où l’on danse sur du post-punk, bien entendu...), change sa basse pour une contrebasse, utilise avec celle-ci ses doigts ou un archet, vocalise à l’occasion, bref lui aussi fait partie intégrante du concert ! On peut passer rapidement sur le cas du guitariste, très sobre pierre angulaire du groupe, dont le son caractéristique, limite aigrelet, est parfait dans le contexte de ce groupe si particulier. Quant au cas de la claviériste-mélodiciste-percussionniste-dulcimeriste, il est résumé dans la variété des instruments qu’elle utilise : elle aussi très sobre, elle reste incontournable, et permet de dépasser les habituelles sonorités guitare-basse-batterie, là aussi avec une sorte de perfection, autant dire que le chanteur est sacrément bien entouré. Cela lui permet de s’effacer de temps à autres, la notion de groupe est réelle ici, ce n’est pas le chanteur et ses musiciens, même si son charisme et sa voix chaude sont indispensables... Si le public réagit un maximum lors de l’interprétation du mythique a room lives in lucy, juste avant le rappel, et c’est mérité, c’est bien avec le très ancien vincent craine que le meilleur du set aura été touché : un titre long, varié, alternant moments calmes et envolées électriques, musique et chant, bref le genre de titre qui à lui seul explique l’intérêt d’aller voir des groupes en concert...

Après 65 minutes, le groupe quitte la scène, histoire de laisser le public s’égosiller à le rappeler, ce qu’il fait sans trop se faire prier, avec trois très bons titres, et puis c’est de nouveau un au revoir, et l’on peut se demander si cela n’est pas définitif, puisqu’il est déjà 22h25... Heureusement, le groupe revient pour un deuxième rappel, histoire de profiter jusqu’au bout de l’autorisation de jouer, et c’est donc avec un set d’1h30 pile (la salle aura tenu sa réputation de précision jusqu’au bout !) que se termine cette belle prestation, qui laisse augurer d’un bel avenir au groupe lorsque son public aura intégré les nouveaux titres... On n’est jamais déçu avec AATT, ce soir non plus !

 

Set-list

  1. Prince Rupert
  2. The Beautiful Silence
  3. Shaletown
  4. Hunter Not The Hunted
  5. What's Lost Finds
  6. The Legend Of Mucklow
  7. Burn Down This Town
  8. Dialogue
  9. Rive Droite
  10. The Woman On The Estuary
  11. Only
  12. Vincent Craine
  13. Whiskey Bride
  14. A Room Lives In Lucy
  15. Rappel Rip Ridge
  16. Angel, Devil, Man and Beast
  17. The Untangled Man
  18. Rappel 2 Gone... Like The Swallows

 

La suite pourrait bien être samedi soir aux Combustibles avec Joy/Disaster, ou la semaine suivante avec Panik à la Miroiterie...

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 199
Publicité