Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
11 avril 2012

[Blood Red Shoes] this is for us

Date : 11 avril 2012

 

En jetant un œil sur le programme musical de ce mercredi soir, on s’aperçoit que pas mal de salles parisiennes ont opté pour le rap et le hip-hop, voire l’électro, et c’est donc une petite déception de s’apercevoir que l’Alhambra, orienté rock sans nul doute, n’a pas fait le plein. Bien sûr, au moment où la tête d’affiche arrivera sur scène, la salle sera bien remplie, mais si les places assises à l’étage seront toutes prises, la fosse ne sera pas vraiment dense, ce qui, d’un autre côté, permettra pour une fois de respirer à l’aise...

 

Il paraîtrait que j’avais déjà vu le groupe de première partie, les très Belges Wallace Vanborn, lors du dernier passage de Blood Red Shoes au Trabendo il y a presque un an et demi, mais je dois avouer que je n’en gardais jusqu’alors aucun souvenir. Un trio classique, basse-guitare-batterie, des barbes plus ou moins assumées, et un son caractéristique du risque pris : la distinction est parfois très étroite entre un son lourd et excitant, et un son lourd option lourdingue… Ce soir, il ne faut pas longtemps pour constater que la limite a été allègrement franchie, et que ce crossover entre Queens of the Stone Age et Led Zeppelin (voix geignarde en moins, on peut tout de même accorder ça à nos voisins flamands) n’est absolument pas fait pour moi ! A vrai dire, cela ne tombe pas mal, j’ai soif, les bières ne sont pas chères, et j’attends donc pendant les 36 minutes de set (on apprécie la concision du set, également !) que l’on passe à des choses musicalement plus affriolantes, et éventuellement plus fines (mais cela n’est qu’une option)…

 

Une demi-heure d’attente, le temps de mettre en place la scène, et le duo de choc qui compose Blood Red Shoes arrive enfin, en débutant son set par le premier single du dernier album encore tout frais (sorti il y a une grosse quinzaine de jours), un cold bougrement excitant, qui confirme déjà tout le bien que l’on peut penser de ce nouvel opus, même après un nombre d’écoutes encore très bas. Un gars, une fille ? Un blond, une brune ? Un batteur, une guitariste, soit deux chanteurs se partageant les micros, ça peut facilement évoquer tous les duos guitare-batterie sortis ces dernières années, mais qu’importe, l’essentiel se déroule devant nous et non à la une des magazines, et pour le premier concert de cette nouvelle tournée, Laura-Mary et Steven vont tout mettre en œuvre pour faire plaisir à un public passionné, quoique moins démonstratif qu’espéré (par le groupe, en tout cas). Donc s’il est normal de placer des nouveautés dans la set-list, la répartition sera quasiment égale entre chacun des 3 albums, et c’est donc avec un don’t ask de haute volée que le concert continue : autant dire que certains pensent déjà avoir eu droit à l’apogée du set… Que nenni, messeigneurs, puisque c’est avec le grandiose it’s getting boring by the sea (les superlatifs s’enchaînent, et ce n’est pas usurpé !) que cela se poursuit, et si par la suite on peut avoir la sensation que les choses se calment un peu, cela nous laisse tout de même quelques kilomètres au-dessus du tout-venant ! On constate au passage que in time to voices, le morceau d’ouverture du dernier album éponyme, passe excellemment le cap de la scène, que when we wake maintient le set au-dessus des flots, et admirer le gros travail de Laura-Mary avec son rack de pédales, tant on a l’impression parfois d’avoir plusieurs guitaristes devant nous… Le batteur fait également très bien son taf, la disposition de la batterie (de profil, devant à droite de la scène) permet de voir le travail effectué, qui est bluffant pour n’importe qui, y compris (voire surtout ?) pour le quidam moyen non musicien tel que moi… En toute honnêteté, il n’y aura eu ce soir aucun titre faible dans la set-list proposée, juste quelques moments (encore) plus forts que les autres. On peut retenir you bring me down dans la liste des réussites extrêmes, mais c’est bien keeping it close qui constitue le chef d’œuvre de la soirée, et le public ne s’y trompe pas, finissant quasiment KO debout à l’apogée du titre exécuté par les deux musiciens ! Pour les puristes (ou les petites natures ayant oublié leurs BAB), on notera également un énorme larsen sur i wish i was someone better, qui aura bien fait vriller les oreilles, mais dans l’ensemble les pains sont très rares, et accueillis par des sourires dans le duo, preuve que le groupe n’est pas trop stressé, surtout dans une ville qui les accueille toujours aussi chaleureusement… Steven, tout au long de la soirée, joue les animateurs, c’est lui qui gère les interludes, de manière souvent humoristique, sans toutefois dépasser les bornes (présenter down here in the dark comme « it’s a song about fucking », c’est mignon, non ?), et Laura-Mary reste souvent concentrée sur sa guitare, on sent que l’expansivité n’est pas forcément son truc, et sa sobriété associée au sourire rigolard de Steven font merveille pour se mettre les spectateurs dans la poche ! Après un peu plus d’une heure, le duo quitte la scène, et certains ont le sentiment que deux heures se sont déjà écoulées, tant la densité du set est grande…

Pas le temps d’aller à la vidange que les musiciens reviennent sur scène, pour un colours fade lent, lourd, et totalement réussi, qui confirme que ce que l’on n’a pas eu en première partie existe : du lourd, bien lent, mais totalement excitant... Il faut avouer que ce titre fait partie désormais des incontournables lors des tournées du groupe… Histoire de finir en beauté, un titre du dernier album, le très incongru je me perds (le titre en français est trompeur…), très court, très rapide, assez violent, qui hésite entre punk et hardcore, et qui finit d’achever les éventuels réticences qui auraient pu subsister au sein du public : en 1h15, pas plus, le duo a une fois de plus prouvé qu’avec Art Brut et les Subways (pas mal comme trio, non ?), les jeunes groupes britanniques savent y faire en matière de prestations scéniques de qualité ! Il ne reste donc plus qu’à passer au stand merchandising, et à hésiter devant les “underwear” en vente... le slip kangourou siglé, c’est un poil too much quand même !

 

 

Set-list

  1. Cold
  2. Don’t Ask
  3. It’s Getting Boring By The Sea
  4. Heartsink
  5. Say Something, Say Anything
  6. In Time To Voices
  7. When We Wake
  8. This Is Not For You
  9. Down Here In The Dark
  10. Light It Up
  11. Keeping It Close
  12. You Bring Me Down
  13. Lost Kids
  14. I Wish I Was Someone Better

Rappel

  1. Colours Fade
  2. Je Me Perds

 

Prochain rendez-vous dès vendredi soir avec Killing Joke à la Cigale.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 217
Publicité