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l'ayatollah du rock
8 janvier 2012

[Justin Sullivan] everything is beautiful because everything is dying

Date : 8 février 2012

 

Mercredi soir, il y a du monde aux abords de la Cigale, et un peu moins chez sa petite sœur, la Boule Noire, qui sonne le creux à l’heure de la première partie, et ne sera remplie qu’aux trois-quarts à l’heure où la tête d’affiche investira la scène… Décevant, mais compréhensible, au vu des conditions climatiques qui n’incitent guère à sortir de chez soi, il n’empêche que les absents auront eu tort, une nouvelle fois !

 

D’accord, les retardataires n’ont pas manqué grand-chose en guise de première partie… avis que ne partageront sans doute pas les (nombreux) amis de Baz, mais il est un peu difficile de compter sur leur objectivité, en entendant leurs cris de joie à la fin de chaque titre ! Car Baz, donc, est un chanteur français, qui chante en anglais, accompagné de sa seule guitare (acoustique électrifiée), et sur quelques titres par une blonde Suédoise (euphémisme ou pléonasme ?), pour un genre de “Acoustique / Alternatif / Rock” à vocation Velvetienne ou Bowiesque, voire Smashing Pumpkienne, ce qui est plutôt vague à mon goût… Et on s’aperçoit très vite que le guitariste sait employer son instrument avec talent, que sa voix est plutôt bien posée, que les morceaux sont bien composés, alors, alors... comment expliquer l’ennui qui m’engourdit dès la 53ème seconde ? Trop pop ? Trop léché ? La superposition tardive des deux voix ne change pas vraiment le premier avis, et c’est peut-être une anecdote narrée par le chanteur (en fin de set, n’y voyez pas un a priori négatif utilisé comme alibi à retardement) qui fera le mieux jaillir la lumière (n’exagérons rien, une simple lampe de poche) dans mon esprit. En effet, étonnement garanti, ce gentil garçon a été l’auteur du titre utilisé par la Bulgarie pour le concours de l’Eurovision l’an passé ! Mais comme ce genre de télé-crochet populiste m’est totalement incompréhensible, il appert que la confrontation de ce soir ne peut aboutir qu’à un rejet de ma part ! Menfin, le public a été accueillant, ceux qui n’étaient pas intéressés se sont rapprochés du bar, et cette petite demi-heure (29 minutes à peine !) n’aura pas modifié la face du monde !

 

Il ne faut pas longtemps pour changer la disposition de la scène, et c’est sans nul doute avertis des impératifs horaires du lieu que Justin Sullivan et Dean White arrivent sur la petite scène, Justin chargé du chant et de la guitare acoustique, Dean du reste, c’est-à-dire du clavier/boîte à rythmes et de la guitare électrique, le cas échéant… Echappés volontaires quoique temporaires de New Model Army, les deux compères continuent à œuvrer dans un “Alternatif / Rock” légèrement moins énergique qu’en groupe (on n’ira tout de même pas jusqu’à qualifier leur musique de “folk”, ce serait dévalorisant), mais pas forcément moins énervé. C’est vrai, avec un titre comme someone like jesus pour commencer, ça démarre plutôt tranquillement, d’autant que le clavier est très (trop ?) audible sur le coup… Qu’on se rassure, même si d’autres titres subiront cette balance malencontreuse (north star, ocean rising dans une version extrêmement synthétique), certains comme la push ne seront pas « abîmés » par le duo guitare-clavier… Comme d’habitude, Justin est très bavard, commençant par préciser qu’il ne parle pas plus de 3 mots de français, puis au fil du set il alternera français (un peu) et anglais (c’est tout de même sa langue maternelle !), mais ses interventions ne nuisent jamais au maintien de l’attention du public, son charisme y étant également pour une bonne part… Les titres joués à deux guitares sont évidemment les plus rentre-dedans, le taux d’adrénaline monte en flèche chez les spectateurs à chaque fois, et des versions telles l’offrande de vanity ne peuvent que faire frissonner les aficionados, pas forcément très jeunes mais véritablement envoûtés par le duo. Les morceaux sont majoritairement issus du répertoire de NMA, mais ce ne sont pas forcément les classiques, l’album mythique « thunder & consolation » n’est par exemple représenté que par ballad of bodmin pill, dans une version superbe et très calme, la vieillerie du soir est un notice me très touchant, et parfois on s’éloigne franchement du « rock héroïque » auquel on s’est habitué depuis une petite trentaine d’années… Ainsi, another imperial day est présenté comme un poème, déclamé façon slam par Justin, sans aucune musique, tandis que you weren’t there est plus hip-hop, avec la boîte à rythmes omniprésente et Justin qui harmonicise quand il le faut, et ces deux titres restent tout à fait appréciables et appréciés des spectateurs présents. A propos des spectateurs, on peut remarquer à quel point ils sont attentifs, voire même silencieux parfois, mais cela est particulièrement apprécié par le duo, qui saura en fin de set remercier chaleureusement le public pour avoir su justement être calme quand il le faut, et déchaîné également à bon escient ! Une belle part est faite aux titres plus récents, le groupe ne vit pas sur son passé, et c’est d’ailleurs en prélude à snelsmore wood que Justin se lâche le plus longtemps, commençant par déclarer qu’il ne parlerait pas des élections à venir, enchaînant sur la démocratie (on ne vote pas pour quelqu’un, mais contre quelqu’un que l’on hait davantage), puis sur les relations tumultueuses entre l’Angleterre, la France et l’Allemagne : un grand moment de connivence entre un chanteur et son public, sans dérapages ni impatience, qui laisse le temps à Dean de se désaltérer avant de reprendre sa six-cordes… Le contexte de ce genre de tournée est d’ailleurs l’occasion pour Dean de faire preuve d’un savoir-faire d’autant plus remarquable qu’il pourrait en profiter pour abuser de soli interminables, ce n’est pas le cas, la volonté d’efficacité est toujours présente, et les deux musiciens sont totalement complices et parfaitement au point, on sent que ce n’est pas la première fois qu’ils se livrent à ce genre d’exercice, et on sent qu’en sus ils y prennent un plaisir infini, tout comme nous… Et quand le moment du dernier titre arrive, il n’y a pas de cris déchirants sur les premières notes de before i get old, chaque spectateur tente de retenir le maximum en restant concentré sur la musique, et le groupe peut ainsi quitter la scène avec le sentiment du devoir (excellemment) accompli, après 1h50 (4 titres en rappel compris) d’un set fort, émouvant, énergique, romantique, cherchez tous les adjectifs adaptés, il y en a beaucoup… Et si certains craignaient que la défection de Nelson au sein de NMA ne sape le moral de Justin, cette excellente soirée démontre simplement le contraire. Affaire à suivre, donc…

  

Set-list

  1. Someone Like Jesus
  2. One Bullet
  3. LS43
  4. North Star
  5. Into the Wind
  6. La Push
  7. Aimless Desire
  8. Turn Away
  9. Dawn
  10. Another Imperial Day
  11. Trees in Winter
  12. Ocean Rising
  13. Wipe Out
  14. Notice Me
  15. You Weren’t There
  16. Autumn
  17. Vanity
  18. Rappel : The Sky in Your Eyes
  19. Ballad of Bodmin Pill
  20. Snelsmore Wood
  21. Before I Get Old

 

Vendredi soir, direction la Clef, pour une soirée bien punk, avec UK Subs, Charge 69 et surtout (au moins de mon point de vue) TV Smith.

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