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l'ayatollah du rock
7 mai 2011

[Frustration / Charles de Goal] happy face

Date : 7 mai 2011

 

Samedi soir, Mains d’Œuvres se remplit à vitesse grand V, et l’atmosphère est déjà bouillante, et la température très élevée, dans la salle principale (bar, restauration, merchandising...), ce qui présage du pire dans la salle de concert, guère réputée pour sa climatisation... Une petite mauvaise surprise également nous attend dès l’arrivée, puisqu’un DJ officie à côté du bar, ce qui ne laisse plus aucun espace de respiration auditive, étant donné que la sortie dans la rue est définitive (mais à quoi sert donc le tampon sur le bras ??), il faut donc s’attendre à repartir avec la tête bien pleine dans quelques heures !

 

On en s’étendra pas trop sur le “Psychédélique / Rock” du trio parisien Wall of Death, qui, dans un style n’ayant rien à voir avec la suite du programme, crée un mur de guitares et de claviers agrémenté d’un chant que beaucoup qualifieront d’insupportable, et cela me concerne suffisamment peu pour que je ne dépasse pas les deux chansons avant de me réfugier le plus loin possible, ce qui est difficile mais indispensable : il y a sans doute une cohérence à tourner en première partie des Black Angels, mais ouvrir pour CDG et Frustration, ça me dépasse !

 

Après une arrivée sur scène un peu longue (la première partie met du temps à vider les lieux, ce qui ne sera pas sans conséquence puisqu’il n’y aura pas de rappel possible !), les Charles de Goal entament leur set “Alternatif / Electrique / Punk” par un titre instrumental (c’est assez rare dans la discographie du groupe), tout nouveau tout beau, qui ne sera que le premier d’une très grosse série de morceaux neufs : seuls 3 titres issus du dernier album '”restructuration”, et 9 titres encore inédits, même si certains (on pense surtout à blackpool, bien sûr) sont joués sur scène depuis de longs mois maintenant, et ne surprennent plus les aficionados... On peut trouver cela gonflé, surtout que le groupe ne joue que très rarement à Paris (on est juste de l’autre côté du périphérique, à St-Ouen), mais très vite on constate qu’on n’est pas en face d’une répétition publique mais bien d’un concert, totalement cohérent, avec des morceaux vraiment aboutis, dont on commence donc à attendre avec impatience la parution sur la prochaine galette du groupe... Le public d’ailleurs ne s’y trompe pas, qui réagit avec enthousiasme à cette prestation, les habitués appréciant à leur juste valeur les nouveautés pendant que ceux qui découvrent ne se rendent pas compte qu’il s’agit d’une prestation hors norme. Sans son ingé-son, le quatuor exploite à merveille la configuration de la salle, le son n’est pas saturé ni douloureux (en tout cas depuis le premier rang), et on profite ainsi à plein de la qualité musicale du groupe, qui n’en fait pas trop sur scène, la sobriété est de mise et chacun est très concentré, sans pour autant flirter avec l’autisme, c’est simplement qu’avec un timing encore plus serré que prévu, il ne faut pas perdre la moindre parcelle de temps... Les titres s’enchaînent donc sans répit, quasiment sans accroc non plus, les pains n’ayant pas été invités ce soir et les cordes ayant tenu le choc... Bien sûr, la folie augmente d’un ton sur l’enchaînement passion/décadence/hais-toi, car ces titres, déjà connus et aussi énergiques que les autres (ce qui n’est pas peu dire !), sont déjà devenus des classiques pour les fans, on voit même des enfants juchés sur les épaules qui sautillent en rythme, causant des surcroîts de sueur à leurs porteurs, ce qui semble pourtant impossible tant la moiteur et la chaleur sont présentes tout au long de la soirée ! On peut regretter les difficultés passagères à comprendre les textes que l’on découvre au fur et à mesure de l’avancement du set, mais cela n’est qu’accessoire, il y aura le temps de se pencher sur cette partie des morceaux lorsque le nouvel album sortira, ce soir il ne s’agit que de réactions instinctives, et à constater l’engouement collectif, le pari des Parisiens est totalement réussi : les nouveaux titres sont au niveau des anciens, on parierait même sur de futurs tubes avec faille ou extinction par exemple, et ceux qui s’inquiétaient de l’avenir du groupe peuvent être rassurés, le quatuor est toujours productif, inventif, toujours de belle manière, et il est loin de sombrer dans la mièvrerie ! Et le fait de réussir à fédérer des publics variés, en âge comme en styles (punk, post-punk, goths entre autres) montre que les CDG échappent à toutes ces classifications, ce qui est généralement bon signe dans la grande galaxie du rock, sauf en France malheureusement... En dehors du mainstream donc, Charles de Goal tient le choc, s’affirmant année après année comme un groupe incontournable, ce que ne devrait pas manquer de confirmer ce futur nouvel album (pas de date prévue encore...) qui promet énormément !

 

 

Set-list CDG :

 

  • 20 œil
  • faille
  • l’arme à gauche
  • cette fois 
  • passion/éternité
  • décadence
  • hais-toi
  • repos mérité
  • extinction
  • cœur des ténèbres
  • à feu et à sang
  • blackpool

 

Pas vraiment le temps ni l’occasion de se réhydrater avant que les cinq membres de Frustration entament leur set, car il y a une deadline à tenir, et c’est donc encore trempés de la tornade goalienne que nous assistons au démarrage sur les chapeaux de roue du groupe-hôte de la soirée, avec une “New Wave / Post-punk / Punk” à l’énergie plus saccadée mais aussi intéressante que les CDG... On a droit également à une présentation de pas mal de nouveaux titres, mais dans une proportion bien moindre (6 sur 17), ce qui empêchera le groupe (ou lui évitera la facilité ?) de jouer quelques uns de ses titres-phares, sans que la qualité du set s’en ressente le moins du monde ! Après un as they say qui place directement la barre à un niveau que certains groupes n’atteindront jamais, c’est le dernier 45 T midlife crisis, qui offre l’occasion au groupe de faire un plaisir incommensurable à la plus jeune spectatrice de la soirée (moins de 8 ans !), via ses bassiste, chanteur et guitariste qui ne fixent qu’elle pendant le titre, ce qui surprend certains spectateurs, mais bat en brèche l’idée reçue selon laquelle le groupe se prendrait trop au sérieux ! On constatera d’ailleurs que cette réputation est totalement erronée, il y a du sourire en permanence sur les visages des musiciens, et si le chanteur semble très concentré, même dans des chorégraphies improbables (“en dansant bizarrement”, dixit la jeune spectatrice), cela ne l’empêche pas de prendre (et donner) du plaisir sur scène, tant dans les interprétations des titres que dans les petites phrases distillées parcimonieusement... Des titres anciens, mais également des titres nouveaux, qui comme pour les CDG valent allègrement leurs aînés, et l’enchaînement d’une trilogie inédite it’s gonna be the same/premeditation/assassination se passe à la perfection, le public réagit immédiatement en dansant sans interruption ou presque, sans dommages autres qu’une perpétuelle et extrême sudation, qui permet au passage d’évacuer quelque peu les boissons ingurgitées, et si le pogo peut maltraiter ponctuellement l’amour-propre et l’équilibre, il n’y a pas de casse, ce qui est l’essentiel. Ces nouveaux titres peuvent parfois donner la sensation de laisser une part importante aux parties de claviers, mais même pour un réfractaire tel que moi, cela ne pose aucun problème, il y a un sens dans tous ces sons, et la continuité du concert n’est jamais interrompue lors des passages entre titres anciens et titres nouveaux, ce qui confirme l’unité qui perdure, sans empêcher l’évolution. On peut citer pour le plaisir les interprétations de on the rise ou too many questions, et surtout en entame du rappel de full of sorrow (qui paraît-il avait introduit avec succès le groupe en première partie de Peter Hook il y a peu au Trabendo), et lorsque les lumières se rallument au bout d’une set-list que le groupe aura pu mener jusqu’au bout, on suppose que c’est seulement la chaleur ambiante et le besoin de respirer qui empêchent les spectateurs de réclamer du rab, puisqu’on n’aura pas rencontré beaucoup de non-convaincus à la sortie de la salle : ce soir, c’est bien deux des meilleurs groupes français actuels qui nous auront été offerts, et les absents auront eu définitivement tort de l’être, aux conditions climatiques près bien entendu...

 

 

Set-list Frustration :

  • as they say
  • midlife crisis
  • for them no premises
  • we miss you
  • no trouble
  • it’s gonna be the same
  • premeditation
  • assassination
  • she’s so tired
  • uncivilized
  • blind
  • sad face
  • on the rise
  • too many questions

Rappel :

  • full of sorrow
  • your body
  • angle grinder

 

Voilà, il reste trois jours pour se remettre, avant de retourner voir Wire à la Machine mercredi soir.

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