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l'ayatollah du rock
30 avril 2011

[Diamanda Galas] malédiction, bénédiction

Date : 30 avril 2011

 

Petit mélange de populations à la Maison de la Musique de Nanterre, en ce samedi soir, puisque les abonnés relativement âgés côtoient les corbeaux punks piercés, ce qui doit en surprendre plus d’un, dont éventuellement les organisateurs, qui ne s’en offusquent ni soucient guère, à raison puisque la soirée se déroulera sans problème, seuls quelques habitués quittant la salle avant la fin du concert...

 

Après un petit discours introductif des maîtres des lieux, à propos d’écologie et donc de perspectives assez peu positives, les lumières s’éteignent pour l’arrivée de Diamanda Galas, que l’on retrouve bien plus en forme que lors de sa dernière prestation parisienne il y a un peu moins d’un an dans le cadre du festival Villette Sonique, et si c’est visuellement évident, cela s’entendra aussi tout au long de la prestation, puisqu’on aura droit ce soir à une Diamanda très causante, limite bavarde, expliquant la plupart des textes interprétés, sans toutefois réussir à toujours se faire totalement comprendre, mais rien que le fait de la voir en forme comme cela est significatif du plaisir qu’elle peut avoir à se trouver en proche banlieue parisienne ce soir...

Assise derrière son piano, elle attaque fort le set, avec un morceau très sombre dès l’intro, les touches les plus graves étant martelées tant et plus, et le chant grec (la chanteuse est américaine, d’origine grecque et turque) est scandé avec une passion qui l’habitera tout au long du set, qu’elle interprète ses propres textes ou qu’elle fasse des reprises, ou plutôt qu’elle réinterprète des morceaux, tant elle peut s’approprier un morceau ! Le concert sera ainsi composé de morceaux durs et sombres, alternant avec des titres plus calmes mais souvent tristes, ne dérogeant pas à la ligne de conduite de Diamanda Galas qui interprète toute la rage et la douleur du monde, au travers des divers génocides par exemple, et si quelques touches jazzy sont parsemées de temps à autres (la reprise du you don’t know what love is de George Benson par exemple), la tristesse et la rage sont la principale source d’inspiration de la diva... On peut d’ailleurs retrouver au fil des morceaux des titres un peu moins lourds de sens, mais qui restent d’une tristesse infinie, telles les reprises de Brel, qui sont toujours difficilement compréhensibles (le français est encore plus dur à chanter qu’à parler) mais montrent à quel point Diamanda peut s’investir dans un morceau : les paroles d’amsterdam sont accompagnées d’une musique décorrélée de la musique originale, mais c’est une réussite totale, le sens profond de la chanson est touché, et tant pis si les articles passent à la trappe... L’interprétation des amours perdues est elle très sobre, tandis que le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Brel (et à Gérard Jouannest, son arrangeur) tient dans la version à pleurer (de bonheur) de fernand, et on pourrait également envoyer Piaf se rhabiller sur la version de ce soir de heaven have mercy... Diamanda nous offre également une version toute en retenue de the thrill is gone, mais aussi une version de land of armenia qui ressemble à un i will survive post-apocalypse, ce qui est étonnant mais ne rebute personne dans la salle : le public, en dehors de la dizaine de spectateurs qui auront quitté la salle avant la fin, est totalement conquis, certains aimeraient bien que chaque fin de morceau se transforme en standing ovation, et les applaudissements sont nourris, sans nulle lassitude, même lors des 3 départs de scène de la chanteuse, qui nous offre ainsi 3 rappels pour le prix d’un... Il y a même quelques curiosités, telle cette version quasi-vocodée de missing dates, qui rappelle furieusement les meninblack des Stranglers, le genre de choses auxquelles on ne s’attend guère en rentrant dans la salle ! Et, histoire de finir en beauté, c’est avec l’intemporel et multi-repris gloomy sunday (perso, j’ai plus d’une demi-douzaine de versions en stock, par Christian Death, Serge Gainsbourg, Gitane Demone, Sinead O’Connor, Elvis Costello ou Lydia Lunch) que s’achève le set, avec une interprétation encore hyper personnalisée, qui ne laisse que des frissons de plaisir aux spectateurs, et c’est ainsi après 80 minutes d’émotion à l’état pur que les lumières se rallument, et si la salle se vide assez rapidement, on sent que chacun reste quelque peu estomaqué de cette prestation, une fois de plus merveilleuse, n’hésitons pas à le dire ! C’est vraiment une expérience à faire, pour découvrir, puis à renouveler le plus souvent possible, pour confirmer la première impression...

 

Set-list :

  • anoixe petra
  • tengo de sobir al puerto
  • you don’t know what love is
  • amsterdam
  • missing dates
  • the night
  • in despair
  • land of armenia
  • les amours perdues
  • heaven have mercy
  • the thrill is gone (rappel 1)
  • fernand (rappel 2)
  • gloomy sunday (rappel 3)

Rendez-vous mardi soir au Batofar, avec une soirée “Treat me bad” permettant d’assister à une nouvelle prestation des Washington Dead Cats.

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