[Sheeduz] not lost
Date : 23 mars 2011
L’Elysée brûle (que certains se rassurent, c’est seulement celui de Montmartre...), la Féline brûle, Liz Taylor brûle, la Lybie brûle, et les Combustibles demeurent quasiment le dernier lieu ignifugé, ce qui permet d’aller s’y glisser sans crainte un mercredi soir, au milieu d’une foule enthousiaste à défaut d’être trop compacte, même si les organisateurs semblent assez contents de la cuvée du soir...
Après avoir expérimenté le set acoustique, histoire de renouveler les sensations et reprendre goût à certains titres, les Sheeduz reviennent ce soir dans une configuration classique, sans trace d’un quelconque clavier, dans un set qui s’avèrera mélanger titres anciens et nouveautés avec bonheur, et l’optique d’un deuxième album à l’automne demeurera ainsi très positive, puisqu’on ne ressentira jamais de point faible dans les trois petits quarts d’heure que durera la prestation... On notera que les morceaux anciens évoluent de belle manière, avec au choix des ralentissements, des métallisations, autant sur les guitares que sur la batterie, que l’on n’avait pas sentie aussi variée et inventive lors des dernières prestations, et une chanteuse qui fait de plus en plus corps avec sa basse, qui devient une extension d’elle-même et non plus un fardeau, comme cela avait pu le sembler il y a quelques mois... La complicité entre les Audrey reste la même, et l’énergie des morceaux fait en sorte que le public, qui n’est pas forcément venu pour le trio, apprécie à sa juste mesure une performance très aboutie. D’aucuns, à l’instar de Telerama, regrettent de ne pas trouver “le” tube qui fera que le groupe explose aux yeux du grand public, je dois dire que cela me laisse perplexe : le combo a trouvé sa propre voie, suffisamment originale pour échapper de plus en plus aux comparaisons qui semblaient évidentes il y a quelques années (la figure tutélaire de Queen Adreena, entre autres), il me semblerait dommageable de vouloir à tout prix se renier au profit d’une hypothétique reconnaissance du grand public, à qui l’on laisse volontiers les bouses radio-télévisuelles,... Si on souhaite bien évidemment une éclosion du trio, qu’elle ne se fasse pas au détriment de la qualité musicale des morceaux, mais grâce aux performances scéniques et à la qualité des albums du trio, qui rivalise aisément avec 90% de la production annuelle française, voire internationale !
Mercredi prochain, sauf incendie, direction la Machine, avec Agent Side Grinder et Rodeo Massacre.