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l'ayatollah du rock
5 mars 2011

[Sisters of Mercy] boulevard détonnant

Date : 5 mars 2011

 

Situé entre la Cigale et l'Elysée Montmartre, le Trianon a été bien refait, et c’est une belle salle, avec une fosse très agréable (la moquette n’empêchera nullement de ressentir les vibrations) qui accueille en ce samedi soir un public guère juvénile mais toujours aussi motivé, avec des spectateurs d’origines et de nationalités diverses qui n’auront pas permis de faire le plein : on ne s’en plaindra pas forcément, la suffocation ne faisant pas forcément partie des critères de réussite d’une soirée musicale...

 

Pour leur troisième venue parisienne en 5 ans (après de longues années d'attente, pour être franc), qui correspond à la tournée anniversaire des 30 ans du groupe, les Sisters of Mercy ont abandonné le Zénith (concert décevant, bouillie sonore) d’il y a 5 ans et le Bataclan (concert plus satisfaisant, quoique laissant encore légèrement sur sa faim) d’il y a 2 ans pour une salle plus confidentielle mais également plus humaine, avec des tarifs houblonniques très abordables, ce qui n’est décidément pas le cas des stands de merchandising : à 37 euros le concert, il semble inconcevable de rajouter 25 euros pour un t-shirt ! Menfin, ça n’empêche nullement d’être optimiste à l’heure où les fumées commencent à prendre possession de la salle (les fumées sont une constante dans les concerts des Sisters...), et le set débute avec un assez synthétique crash & burn qui permet de comprendre très vite que ce soir, le son sera (enfin !) à la hauteur, puisque les deux guitares et les parties jouées par Doktor Avalanche (la mythique boîte à rythmes a tout de même un côté Apple très développé) sont toutes audibles, bien séparées, et d’un niveau sonore suffisant pour permettre d’apprécier les variations des titres par rapport à leurs versions originales. Si le groupe (on parle de groupe, tout en sachant que seul le chanteur Andrew Eldritch reste à bord depuis 30 ans) n’a pas sorti d’album depuis plus de 20 ans (on excepte les compilations, mini-CD et projets technoïdes), on va rapidement constater qu’à l’instar du premier morceau, un bon nombre de titres inédits existent, et sont pour la plupart d’un bon niveau, on se demande même pourquoi on ne peut les trouver jusqu’à présent que sur les innombrables pirates qui pullulent depuis les débuts du combo... Tournée anniversaire peut signifier best-of scénique, ce ne sera pas totalement ou forcément le cas ce soir, puisque chacun pourra regretter l’absence de tel ou tel titre, il n’empêche que la set-list telle qu’elle nous est offerte ce soir permet à la fois de se retourner sur un passé oh combien glorieux (alice, anaconda, kiss the carpet pour les titres historiques) et d’observer l’avenir avec confiance, puisque les arms ou summer ne sont pas du pipi de chat, loin de là ! On constate une belle évolution et de belles relectures des titres anciens, dont certains sont d’un abord méconnaissable, sans doute cela est-il dû à cette volonté d’obtenir un son très épuré qui permet de bien distinguer le travail de chacun, à l’exception parfois du chant, puisque l’ami Andrew reste parfois à la limite de l’inaudible, les paroles n’étant reconnues que parce qu’elles sont connues par cœur... Au fil du set, on reconnaît (ou non) quelques reprises, pas de Stooges ou de Suicide ce soir mais un peu de Leonard Cohen (normal), du Red Lorry Yellow Lorry (les connaisseurs apprécieront, perso j’ai quelques albums, mais pas ce titre !), et surtout une version pas exceptionnelle mais très étonnante du john i’m only dancing de Bowie version Ziggy S., chantée par l’un des deux guitaristes, et qui laisse assez pantois une bonne partie du public... Andrew, quand il sort de la fumée, a un jeu de scène ultra sobre, les seules variations concernent le port ou non de son cuir sur certains titres, et l’échange avec le public est nul, du moins jusqu’au dernier titre... Les titres s’enchaînent à vitesse grand V, c’est sans doute l’avantage de se caler sur les laptops, cela évite de se perdre en discussions oiseuses, et les spectateurs, appréciateurs mais pas déchaînés, semblent enchantés de la tournure des choses ! Si le set s’interrompt au bout de 65 minutes, c’est pour reprendre de plus belle après une très courte interruption, pour un rappel qui laisse pantelant, mais qui n’est qu’une fausse sortie puisque le second rappel est l’occasion de voir l’instrumental échappé des sixties (pipeline) sur lequel les deux guitaristes engagent l’un de leurs amis avec sa guitare en plastique souple pour imiter la chorégraphie des Chantays de l’époque, ce qui peut surprendre dans un concert assez sombre et peu propice à la blagounette ! Lorsque le temple of love s’est achevé, on a le droit à une question qui n’est pas si rituelle (“did you have fun tonight ?”), et c’est donc au bout d’une heure et demie bien remplie que les lumières se rallument, et qu’on commence à entendre des commentaires assez élogieux, ce qui n’était pas forcément le cas lors des deux précédentes apparitions du groupe à Paris : si le groupe décide de revenir, nul doute qu’une bonne partie des spectateurs de ce soir y retournera, tant cette prestation aura été réussie !

 

Set-list :

  • Crash And Burn
  • Ribbons
  • Train / Detonation Boulevard
  • Marian
  • First And Last And Always
  • On The Wire / Teachers (L. Cohen)
  • Gift That Shines (Red Lorry Yellow Lorry)
  • Arms
  • Amphetamine Logic
  • Dominion /  Mother Russia
  • Summer
  • Alice
  • Anaconda
  • John, I'm Only Dancing (D. Bowie)
  • Flood II
  • Lucretia My Reflection
  • This Corrosion

Rappel 1 :

  • Kiss The Carpet
  • Vision Thing

Rappel 2 :

  • More
  • Pipeline (Chantays)
  • Temple Of Love

Prochain RDV le 18 mars avec le retour de Gang of Four, pendant que d’aucuns auront profité de la belle affiche de jeudi prochain avec Peter Hook et Frustration.

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