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l'ayatollah du rock
19 juillet 2010

[Faith and the Muse] sovereign

Date : 19 juillet 2010

En plein été, par des températures péri-caniculaires, on peut espérer que des concerts en sous-sol permettront de respirer quelque peu, mais il faut rapidement abandonner cet espoir : un lundi soir, au Klub, alors que certains craignent de ne pouvoir entrer, tant les préventes ont bien fonctionné, ce sera une véritable fournaise, avec une moiteur et un désagrément olfactif qui iront crescendo au fil des minutes…

 

On aurait pu s’attendre à une floraison de looks gothiques, punks et autres, mais finalement, si le noir reste prépondérant, le public est resté assez sage, à croire que la peur du rimmel qui coule a repoussé toute velléité d’affichage incompatible avec la saison…

Venus de la grande Amérique, les Christ vs Warhol sont emmenés par une petite chanteuse à l’énergie communicative, et le "Post-punk / Alternatif / Gothique" ainsi présenté, s’il ne renouvelle pas vraiment le genre, est diantrement efficace, et on se surprend même parfois à comparer la voix de la chanteuse à celle… du chanteur des Adicts, ce qui donnera une indication à ceux qui aiment les chapeaux à la Orange Mécanique… Bien sûr, il faut se situer dans les trois premiers rangs si on veut espérer apercevoir un tant soit peu la chanteuse, mais qu'importe, c'est efficace, solide, sympa, réussi, bref une première partie idéale pour la suite de la soirée !

 

Au départ, on s’était dit qu’on avait vu Faith & the Muse dans toutes les formations possibles sur scène, en groupe à la Loco, en formule intimiste simili-acoustique à la Scène Bastille ou aux Caves Lechapelais, mais on est encore un peu inquiet ce soir de découvrir la façon dont les 7 membres du groupe vont réussir à gérer la taille minuscule de la scène et la proximité immédiate du public… Pas trop de difficulté, à vrai dire, puisque la bassiste (qui faisait partie du groupe précédent) et William Faith s’installent devant la scène, pendant que Monica se partagera au chant entre la fosse et la scène… Quant aux 4 autres, le guitariste (également issu de Christ vs Warhol), le batteur (idem) et la percussionniste se stabiliseront autour du violoniste, véritable pièce centrale de la soirée, puisque c’est lui qui entamera tous les morceaux ou presque… L’introductif bushido est très tribal, puisque William Faith et la bassiste prêtent main-forte au batteur et à la percussionniste, dans la continuité d’un dernier album ":ankoku butoh :" dans lequel on retrouve parfois des sonorités équivalentes à celles présentes sur "Hai !", le dernier Creatures… Le mélange entre titres nouveaux et titres plus anciens, voire titres issus de l’album solo de Monica Richards (into my own) se fait sans douleur, et il reste difficile de tenter de classifier le groupe ("Alternatif / Gothique / Electronique" ?), tant les ambiances diffèrent d'un titre à l'autre. On passe ainsi de morceaux calmes, très mélodiques, à du punk d'une rare violence (sredni vashtar, the trauma coil ou blessed, par exemple), mais mâtiné d'une certaine médiévalité, si par hasard cela peut signifier quelque chose... Il faut dire que les musiciens se permettent également de changer régulièrement d'instruments, on a souvent d'autres instruments acoustiques à cordes en complément du violon, et les musiciens nous prouvent ainsi qu'on peut porter la crête et jouer de plusieurs instruments classiques... Les rares titres chantés par William sont les plus agressifs, ce qui correspond indubitablement à l'écart entre sa voix masculine et la voix féminine, limite haut perchée mais toujours extrêmement bien posée, de Monica... On retrouve au fil du set des incontournables (scars flown proud, au passage), le public est ravi, et le groupe aussi, qui dépasse les problèmes techniques inhérents au lieu pour donner le meilleur de lui-même, ce qui est énorme ! Après un premier rappel "logique", le public réussit à faire revenir les musiciens une deuxième fois, qui finissent par jeter l'éponge après 1h30 de bonheur, et on imagine qu'il n'ont pas été épargnés plus que nous par les conditions climatiques... En bref, un plaisir énorme tout au long de cette prestation, et, si on omet (aisément !) les quelques orchidoclastes trop bruyants scotchés au bar, on ne jettera rien de cette soirée ! On est même prêt à replonger dans la fournaise dès que le groupe revient à Paris !

 

La suite ? à la rentrée, sans doute, mais il y a encore pas mal d'incertitudes...

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