[Loly Boam] courant d'air

Date : 19 juin 2010

En dépit du froid (on ne peut guère qualifier différemment les températures actuelles) et du foot, la Cantine de Belleville est plutôt bien remplie en ce samedi soir, même si on s'apercevra un peu plus tard que la plupart des clients resteront à l'étage pour manger, et ne descendront donc à la cave que les spectateurs motivés, qui ne rempliront pas vraiment la salle mais mettront réellement pas mal d'ambiance...

Pour son potentiel dernier concert, 18 Brumaire est en forme, et si je n'avais pas vraiment été bouleversé par leur prestation il y a un an, je dois avouer que certains points dérangeants de l'époque ont plutôt bien évolué... Le chant, en particulier, a pris une certaine ampleur, tout en trouvant un côté dark plutôt bien vu, et est désormais bien assuré/assumé... Quant à la musique, supposément "Rock / Rock / Rock", elle est assez souvent connotée "rock français", ce qui peut faire osciller le set du très moyen au vraiment pas mal, avec une guitare au son très rockabilly, ce qui peut surprendre sur certains titres ! On peut regretter les digressions entre les morceaux, l'intérêt peut parfois se diluer à attendre trop longtemps l'enchaînement, mais lorsqu'on voit les gens se trémousser, on comprend que cela touche le public, qui passe visiblement un excellent moment ! Et si on ajoute la très bonne reprise finale du police & thieves, en version plus Clash que Junior Murvin, on peut estimer que le travail aura été bien fait, dans la bonne humeur, et il ne reste donc plus au deuxième groupe qu'à conclure l'affaire en beauté !

Les Loly Boam ne sont pas des inconnus sur la scène parisienne, et on connaît leurs atouts, confirmés d'entrée de jeu : un "Rock / Punk / Pop" bien carré, emmené par une chanteuse volontaire, qui va activement chercher la participation du public (qui se laisse volontiers faire, avouons-le !), pendant que ses trois musiciens ne perdent jamais le fil du concert... Les titres sont tous connus du public, de la rétine à ex-fan des eighties, en passant par j'en sais rien ou hôpital, et on a la sensation que tout le set a pris une autre dimension ces derniers mois : réalité ou force de l'habitude ? Les spectateurs, très au fait, attendent avec impatience le nouveau titre, une adaptation d'un texte de Desproges ("on ne rit pas de tout avec tout le monde"), qui sera finalement joué mais sera gâché par la difficulté à comprendre les paroles, tant le son du micro se perd et est abîmé dans cette cave pas forcément prévue pour la musique... En guise de rappel, on fait appel aux glorieux anciens, avec les reprises d'OTH (sur des charbons ardents/sous tes reins) et de Starshooter (accident), qui permettent de clore de la meilleure des façons cette soirée, qui aura en plus évité toutes les conversations stériles concernant les psychodrames footballistiques en cours...

Les vacances arrivent, la trêve des concerts est bientôt entamée, il ne reste dans l'avenir proche que la perspective du concert de Faith & the Muse au Klub dans un mois...