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l'ayatollah du rock
27 mai 2010

[the Slits] punky reggae party

Date : 27 mai 2010

 

Le vide ambiant lorsqu'on pénètre dans le Café de la Danse pourrait faire peur, et on a d'ailleurs tendance à s'inquiéter pour le remplissage de la salle à l'heure où la première partie commence, mais finalement les spectateurs finissent par arriver : on est loin d'être en surnombre, mais la fosse s'agitera bien tout au long de la soirée, ce qui permettra de cacher le manque de public...

 

Le trio californien qui grimpe sur la scène, tant dans ses références que dans sa définition "Surf / Pop / Gospel", n'incite guère à l'optimisme, et c'est plutôt une surprise quand on s'aperçoit que Best Coast penche vers des influences assez proches des Bangles, avec un chant qui rappelle beaucoup Giant Drag et un pop-rock assez propre qui n'incite pas à l'émeute... La batteuse joue tranquillement, le guitariste s'occupe de ses cordes, et la chanteuse-guitariste complète un groupe pas désagréable, dont les titres très courts s'enchaînent à toute vitesse, mais qui nous donne sérieusement envie de monter jusqu'au bar... C'est là qu'on assiste à l'expulsion très musclée d'un spectateur très éméché, et s'il n'y a aucun lien de cause à effet, les Américains en profitent pour accélérer nettement le tempo pour les trois derniers titres, qui feraient presque regretter tout le début du set... Gentillet, étonnamment apprécié d'un public très enthousiaste, mais globalement il n'y a pas de quoi se relever la nuit !

 

Il y a trois ans, les très historiques the Slits avaient mis le feu à la Maroquinerie, pour le retour aux avants-postes d'un groupe né en même temps que le punk, en 1976, et ce soir on retrouve les deux anciennes, Ari Up au chant et Tessa Pollitt à la basse, ainsi que la teutonne batteuse qui officiait déjà en 2007... Deux petites nouvelles pour compléter le line-up, avec la (très jolie, au passage) fille de Paul Cook (batteur des Sex Pistols, pour ceux que ça intéresserait) aux clavier et voix, et une toute nouvelle guitariste qui n'apparaît encore nulle part officiellement, mais est d'une efficacité redoutable, en dépit de quelques hésitations bien compréhensibles de temps à autre... Ari Up, arborant une coiffure évoquant un genre de bretzel géant, est là pour mettre le feu, et dès le premier titre, new town, un classique des classiques du groupe, elle commence à haranguer le public, l'incitant à chanter, hurler, iodler si besoin est, et on sent qu'elle est dans une forme extraordinaire ! n est illico dans une ambiance reggae affirmée, sans fumée, et la suite du set est un savoureux mélange de titres nouveaux (le très ragga lazy slam, l'occasion pour Ari de donner une petite leçon de savoir-agir à l'heure de la sieste, the world of grown ups dédié à son propre fils coincé en Jamaïque, sa patrie d'adoption ou encore le très efficace reject) et de vieilleries qui ont subi un lifting très efficace (shoplifting, le rare fade away...), ce qui permet aux spectateurs de bouger en permanence avec un plaisir non dissimulé... Indépendamment de la musique, Ari continue son show, n'hésitant pas à se retrouver en culotte et soutien-gorge derrière la basse pour cry baby, tandis que Hollie Cook assume le chant et Tessa difficilement le clavier, mais il n'y a pas vraiment d'exhibitionnisme ici, la dame assume simplement ses 48 ans et les méfaits combinés du temps en général et des grossesses plus précisément, c'est donc plutôt bon enfant, et les difficultés qu'elle peut avoir à enfiler certaines tenues font en quelque sorte partie de la vie "normale"... Si on doit faire ressortir certains morceaux du lot, il semble évident que f.m. et typical girls (en l'honneur cette fois des jumeaux d'Ari, qui sont à Los Angeles) font partie des moments les plus intenses du set, tout comme la reprise du i heard it through the grapevine (interprété comme i heard it through the bassline, pour l'occasion), et le quintet se permet même de rajouter de manière impromptue un titre du nouvel album à la liste prévue, et ce partner from hell vaut largement le détour... La prestation se termine sur le très punk vindictive, venu tout droit de 1976, et en guise de rappel (unique et définitif), le babylon nouveau permet à Ari, très habitée, de montrer ses talents de batteuse, à la batteuse de tester la guitare, à la guitariste de s'emparer du chant... On peut estimer que le set aura été un poil trop cout, c'est sûr, mais cela aura été si intense, si vivant, et en même temps si décontracté que l'on ne peut plus désormais espérer qu'un prochain retour du groupe par chez nous, et si possible avant 3 ans !

 

Lundi, changement radical de style avec Oomph! au Trabendo.

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