[Tokyo Sex Destruction] they've lost control
Date : 11 février 2010
Le tout nouveau label auvergnat Pyromane Records a décidé de passer par Paris pour mettre le feu au Nouveau Casino en ce jeudi soir, en présentant trois de ses poulains à un public attentif et plutôt présent, même si on aurait pu s'attendre à un concert sold-out...
Ca commence assez fort avec Stetson, un quatuor de "Pop / Hardcore" qui peut parfois sembler un peu lourdingue, mais dans l'ensemble reste assez agréable, de l'énergie à revendre pour un set qui ouvre de belle manière la soirée !
Une bonne partie du public est venue essentiellement pour la prestation de Gâtechien, un duo basse/batterie assez étonnant, voire bluffant par instants, tant on sent d'inventivité dans ce "Punk / Hardcore / Alternatif" qui peut évoquer un Stanley Kubi minimaliste dans ses meilleures parties... Pris séparément, chacun des titres fait preuve d'imagination, le format basse-batterie ne semble pas bloquer les capacités du duo, puisque parfois on a vraiment la sensation qu'ils sont bien plus nombreux sur scène, mais à la longue on a un peu le sentiment de répétitivité dans la façon de faire, et on finit par penser que le duo est très au point, mais qu'il pourrait faire encore mieux en devenant au moins trio... Bien, l'accueil du public le prouve, mais encore en devenir à mon sens !
Ce n'est pas la première fois qu'on assiste à une prestation des Espagnols de Tokyo Sex Destruction, et jusqu'à présent on a toujours été saisi par la puissance que dégage le quatuor "Soul / Punk", tant par son charismatique chanteur que par le trio basse-guitare-batterie... D'ailleurs, le premier titre du set est très énergique, du type garage/MC5 habituel, mais dès le deuxième on commence à se pincer : l'orgue utilisé par le chanteur semble bien moins garage que prévu, les chœurs soul sont quasiment ridicules, et le soul/rock prévu manque singulièrement de rock, on a plus l'impression d'envolées Stax, le groove très présent dans mes souvenirs devient ce soir omniprésent, et même visuellement les indices concordent pour comprendre que le groupe a évolué dans une direction qui ne me sied guère ! On constate d'ailleurs qu'un certain nombre de spectateurs ne resteront pas jusqu'au bout, sans pouvoir jurer qu'il y a un rapport direct avec cette mutation sonore, mais lorsque le chant prend des accents hip-hop, voire pire (un son très Doors), on hésite à noyer son chagrin... heureusement, dès que le garage-rock "à l'ancienne" reprend ses droits, on retrouve toute l'excitation que le groupe peut créer, mais il faut se rendre à l'évidence : parfois, les groupes qu'on adore évoluent, ce qu'on comprend tout à fait, mais quand les chemins se séparent on en reste tout de même un peu déconfit ! Et l'ambiance ce soir en aura largement pâti, à tel point qu'on n'aura même pas droit au moindre rappel... dommage, bon vent pour la suite, mais sans doute sans moi !
Mercredi, direction Roubaix pour la prestation nordiste de Dominic Sonic.