[Nits] (not a) bad dream

Date : 7 décembre 2009

Public très sage et pas vraiment juvénile en ce lundi soir à l'Alhambra, avec une salle qui sera remplie sans débordement, le nombre de sièges restés vides ne devant pas excéder la température d'un malade de la grippe...

Une prestation très limitée à la Cigale en novembre n'avait pas permis de conserver beaucoup de souvenirs de Cascadeur, un one-man-band caché derrière un masque de catch, bientôt remplacé par un casque intégral... Que ceux qui imaginent un quelconque succédané de Bob Log III oublient immédiatement cette comparaison, le "Indépendant / Lyrique / Acoustique" pratiqué par l'individu en question à l'aide d'un clavier et d'autres bidouilleries aux sons très synthétiques n'a rien de rock'n'roll, on est plus proche de la variété, avec une voix assez haut perchée par instants, et l'ensemble, s'il a tendance à me mettre les nerfs en pelote, réussit apparemment à convaincre le public qui le soutient chaleureusement et l'aide même sur certains titres (applaudissements, chœurs qui seront plus nets que pour la tête d'affiche...), ce qui me confirme une fois de plus mon incompréhension vis-à-vis des réactions de mes voisins dans les salles de concerts...

Comme souvent, le décor des Nits est assez recherché quoique sobre, ce soir on a droit à des genres de gros poteaux marrons qui supportent les lampes oranges, sans doute doit-on y voir un lien direct avec la pochette du dernier album en date "Strawberry wood" (on frise la vingtaine d'albums studios en 35 ans de carrière !), qui est l'alibi de cette nouvelle tournée et dont la quasi-totalité des titres seront présentés ce soir au public très attentif... Le trio batave a comme à son habitude ciselé de petits bijoux pop à partir de petites histoires, plus ou moins réelles (la petite robe noir en hommage à la Soudanaise fouettée pour avoir porté un pantalon) ou totalement phantasmagoriques (nick in the house of john ou l'histoire de la visite par Nick Drake de la maison de John et Yoko en Angleterre lors de leur départ à NY), dans tous les cas on reconnaît la patte du groupe, avec un batteur qui passera l'essentiel du concert avec un énorme sourire aux lèvres, un chanteur-guitariste qui manie bien la langue française et qui assurera toutes les présentations, de manière très souvent humoristique, et un clavier-chanteur (chanteur principal sur un titre, ce soir) qui aura une fois de plus montré tout son talent en instillant au fil des titres de petites touches variées et parfois étonnantes... Et pour ce qui est des titres plus anciens, on ne peut pas dire que le groupe se moque de nous : puisant dans l'intégralité de sa discographie, le trio prend quelques titres de son avant-dernier album "doing the dishes" (no man's land, the flowers) et va jusqu'au premier album "tent" (tutti ragazzi en version unplugged assis devant la scène avec guitare acoustique, bandonéon et mini-percussions, tout comme pour home before dark tiré de "henk"), en passant par "les nuits" (the key shop), l'incontournable cars tiré de "ting", "in the dutch mountains" offre le titre éponyme et j.o.s. days, et chaque morceau un peu ancien se voit offrir un lifting très efficace qui fait parfois douter lors de l'intro du morceau ! On n'oubliera pas nescio, bien sûr, ni les superbes boy in a tree et surtout apple orchard échappés tous deux de "giant normal dwarf", et quand on sait qu'en guise de rappel on aura droit entre autres à woman cactus, on ne se formalisera pas d'avoir eu en guise de dessert un adieu sweet bahnhof finalement peu relooké, mais qui aura permis à chacun de repartir des lieux avec des mages et des sons plein la tête, après quasiment deux heures de féérie... vivement l'an prochain pour leur prochaine venue !

Prochain RDV ? sans doute Kid Congo Powers à la Boule Noire dans une semaine...