[Festival d'Ovembre]

Date : 11 novembre 2009

Même en étant optimiste, on ne s’attendait pas vraiment à avoir une Pena Festayre aussi bien remplie en cet après-midi de 11 novembre, ce qui semble prouver que les goths/punks savent sortir de leur tanière bien avant le coucher du soleil, et qu’ils savent également reconnaître une belle affiche quand il le faut !

On ne pourra pas dire grand-chose à propos de la prestation de Crimson Muddle (dont la musique à partir de 2 basses et un violon suscitera des avis très partagés parmi les spectateurs présents dès l’ouverture), car en dépit d’un début tardif de Festival d’Ovembre (15h au lieu de 14h30), je n’arrive sur place que quelques instants avant le set des Cemetary Girlz, ce qui permet de découvrir, officiellement un groupe "Gothique / Post-punk / Psychobilly", plus précisément à mon sens un deathrock aux influences curesques très fortes, au moins dans la basse et la guitare, soit la rencontre entre Rozz Williams et Robert Smith si on veut… Le quatuor basse/batterie/guitare/chant semble plutôt carré dans son style, qui n’est pas vraiment inventif mais répond bien aux critères du genre, le groupe est bien actif, efficace en résumé, et jusque là on se dit que la journée va être bien agréable !

On ne s’éloigne pas vraiment avec Jacquy Bitch, qui œuvre dans le batcave assez classique également, caricatural diront certains (maquillage, grosse réverb sur la voix…), avec une grosse présence scénique du chanteur, qui règne sans partage sur ses musiciens (batterie, basse, guitare), mais ne semble pas forcément remuer énormément les spectateurs… Pourtant, ce genre de "Gothique / Rock / Electrique" peut évoquer de bons souvenirs, la volonté de ne pas trop s'éloigner des mânes de Virgin Prunes par exemple, mais c'est vrai qu'on est moins touché par le quatuor, malgré ses efforts indéniables... peut-être commence-t-on à ressentir les méfaits d'une acoustique défalliante ?

On commence à bien connaître la cold-wave de Guerre Froide, et le trio "Post-punk / Industrielle / New Wave" confirme ce soir que sa cold-wave très synthétique qui avait tendance à m'irriter il n'y a pas si longtemps mue au fil du temps, réussissant à intégrer des sonorités plus rentre-dedans qui me conviennent mieux, les nouveaux titres ayant encore tout de même un peu de mal à franchir le cap de la scène, mais il faut bien avouer que les conditions sonores se dégradent au fil du temps, ce qui n'arrange guère les affaires des musiciens ! Mais on sera tout de même agréablement surpris du très bon accueil qui leur est fait, alors qu'on pouvait craindre un certain décalage par rapport au reste de l'affiche : les goths-punks sont bien plus ouverts qu'on ne le croit !

En guise de transition, nous avons droit à une performance du duo polonais Suka Off, qui (me ?) laisse pour le moins dubitatif : pendant un temps qui me semble infini (mais qui ne doit pas réellement dépasser la vingtaine de minutes...), la victime féminine emmaillottée de bandelettes, un écarteur dans la bouche, se fait perfuser par son bourreau, avant que les rôles ne s'inversent... Peut-être les premiers rangs, qui ont dû voir ce qu'il se passait à terre, ont-ils compris le sens de la performance, pour moi cela ne confirme que mon absence de sensibilité par rapport à ce genre de choses...

On attendait beaucoup de la performance (musicale, celle-là !) des Charles de Goal, et si on ne peut pas dire que le quatuor "Alternatif / Electrique / Punk" nous a déçus pour la première fois, on ne peut que regretter haut et fort le niveau indigne de l'acoustique à ce moment de la soirée : les spectateurs devant n'entendaient pas nécessairement la voix du chanteur, tandis que derrière c'était la deuxième guitare qui était absente, et il a bien fallu 5 morceaux avant que les choses ne se rééquilibrent, et permettent enfin de profiter de ce groupe dont on ne sait comment il réussit à s'améliorer encore au fil des concerts ! Car dès que les conditions de jeu s'avèrent normales, on se rend compte à quel point cette machine de guerre est efficace, que ce soit avec les titres anciens, les titres du dernier album ou les titres du futur album, dont encore un tout nouveau titre terminera le set en mettant le feu, un titre particulier puisque ls paroles en sont en anglais, ce qui est tout à fait inhabituel ! Bref, on le dit et on le redit à chaque fois, si vous avez l'occasion de voir les (trop rares) Charles de Goal sur scène, précipitez-vous !

On dit ça pour les CDG, mais cela reste également aussi valable pour les Frustration, qui nous font encore une démonstration de savoir-faire "Punk", en se jouant des conditions, en limitant la balance à son strict minimum, vu le peu de temps qu'il reste, et le quintet qui a retrouvé son batteur et donc sa formaule habituelle (batterie, clavier, guitare, basse, chant) montre qu'il ne leur faut pas grand chose pour créer l'hystérie dans une salle ! Le chant de Fabrice, caractéristique (on aime ou pas...), est totalement au diapason de la musique du groupe, qui enchaîne les titres comme si c'était leur dernier concert, et comme à chaque fois on se fait la réflexion que cette machine à tubes pourrait en remontrer à 99% des groupes français, et encore on hésitait sur la proportion de groupes mondiaux... Emportés par leur fougue, ils réussissent à gagner un peu de temps supplémentaire par rapport à la deadline prévue, et chacun peut ainsi retrouver ses pénates les jambes encore flageolantes et les oreilles en joie, joie qui aurait été totale si le son avait été du même niveau tout au long de la soirée ! Mais on ne crachera pas dans la soupe, ce festival était une réussite (spectateurs, ambiance...), on espère qu'il fera des petits dans les mois à venir !

Avec l'annulation de la venue de Kirlian Camera à la Loco la semaine prochaine, il est possible que le prochain rendez-vous ne soit que pour le concert hommage aux Cramps à la Maroquinerie...