[Charles de Goal] restructuration

2 mai 2008

[Charles de Goal] restructuration

Date : 2 mai 2008

Plus de 20 ans de silence discographique, mais une réputation toujours intacte dans une large frange punk/gothique/cold/new-wave partout en Europe, un retour scénique quasiment par hasard il y a deux ans qui se transforme en énorme réussite, il était donc temps que Charles de Goal repasse par la case studio pour laisser une nouvelle trace et confirmer son grand retour...

On peut se demander ce qui a changé en 20 ans, mais c'est plutôt la liste de ce qui n'a pas changé qui serait la plus courte, car il s'agit désormais d'un vrai groupe, et non plus de l'oeuvre du seul Patrick (qui ne se cache plus non plus derrière son pseudo), les paroles des chansons sont pour la première fois dans le livret, et une bonne partie des nouveaux titres ont été testés en concert, parfois depuis plus d'un an, et l'optique générale reste d'ailleurs bien de pouvoir faire passer tous ces morceaux de la rondelle à la scène, qui devient très centrale dans l'univers Goalien, alors qu'elle n'était qu'anecdotique dans les années 80... Les morceaux sont donc dans l'ensemble assez énergiques, et capables de faire entrer les publics en transe, j'ai déjà assisté au phénomène !

Quand on sait à quel point les textes sont ciselés, travaillés, pour ne pas risquer de laisser le moindre doute sur le sens des paroles, il est évident que le titre de l'album, "restructuration", est loin d'être anodin, et la lecture simple des titres des chansons permet de le confirmer tout de suite : il n'y a pas de place pour la mièvrerie ici ! Après un premier titre très court à l'intro très cheap (un lien avec la période 80's?), on sait très vite à quoi on est confronté : un opus mélant punk et électro, aux grosses guitares et batteries, dont les textes sont volontairement très compréhensibles (passion/éternité), mais qui sait également faire place à des parties synthétiques typiques (identité)... On a de temps à autres des allusions musicales à d'anciens morceaux (i.c.o. pour procession, labyrinthe pour next stop disneyworld), et on trouve parfois des morceaux bien plus lents (figures imposées, destination terre) dont les textes sont à l'unisson de la noirceur musicale... Les titres carrément punk (hais-toi !, trop tard) ne permettent pas de résister, et si un décadence peut sembler plus accessible, ses paroles ne laissent pas intactes la télé-réalité... On a même droit à un "faux-ami", puisque next stop disneyworld n'est en rien un brulôt anti-américain, et le titre caché (pas tant que ça, puisqu'il y a un gros souffle et non l'habituel silence) est celui qui finit par mettre à genoux les spectateurs lors des concerts... Là, il s'agit juste de mettre un terme à 41 minutes d'énergie intelligente (ce n'est pas incompatible, quoique rare...), et nul doute que quiconque se mettra cette "restructuration" dans les oreilles aura l'impérieuse envie de goûter à sa version livele plus tôt possible !