[Les Femmes s'en Mêlent] astral man

Date : 21 avril 2008

Peu de monde à l'ouverture des portes ce soir, la Maroquinerie accueille une nouvelle soirée du Festival "les Femmes s'en mêlent" sous le signe du rock garage totalement féminin puisqu'il n'y aura d'homme dans aucun des 3 groupes à l'affiche : l'intitulé du festival ne ment pas !

Heureusement pour tous (organisateurs et musiciennes), le public arrive dès que les 3 Tu seras Terriblement Gentille arrivent sur scène, et la salle sera finalement bien remplie et assez enthousiaste pour la prestation des Parisiennes... Comme d'habitude, le garage-rock-surf à la Headcoatees/5.6.7.8's est très efficace, avec Hind la bassiste et Carine la batteuse qui se partagent les voix aigues pendant que Sue la guitariste (de plus en plus impressionnante !) assure les côtés plus graves... Bien sûr, il y a encore des imperfections, des légers ratés, et on sent que le groupe n'est pas encore totalement à l'aise vis-à-vis du public, mais la prestation fait plaisir à voir, autant qu'à jouer apparemment, et si cela ne dure qu'une petite demi-heure, on attend de nouveaux morceaux pour pouvoir faire durer un peu plus longtemps le plaisir... en juin à la Mécanique, peut-être ?

Venues de Londres, the Priscillas sont quatre, et le moins que l'on puisse dire est qu'elles ne sont pas sur scène pour tirer des tronches de plusieurs kilomètres de long : Jenny Drag la chanteuse joue le remake de Siouxsie en tenue de cuir moulante et coiffure attenante pendant que ses comparses (Guri Go-Go, Kate Kannibal et Hege Hotpants, tout un programme !) font dans le vestimentaire vulgaire (shorts et résilles, robe léopard,...) pour bien montrer que l'essentiel tient dans leur musique ! Et il faut bien avouer qu'elles réussissent à bluffer pas mal de monde, grâce à un genre de garage-pop qui pourrait correspondre à la collision entre Cindy Lauper et les Runaways, avec la voix de Beki Bondage pour corser le tout et en rajouter encore dans le mélange détonnant... Entre les morceaux, les échanges toujours pleins de bonne humeur se multiplient, le mot d'ordre "fun" semblant toujours suivi à la lettre, les  sourires quittent rarement visages des unes et des autres, et cela se communique aux spectateurs, qui accrochent sans réticence pendant les trois quarts d'heure réglementaires aux petites (?) Anglaises... Un groupe à voir sur scène, assurément !

On est allé encore plus loin pour récupérer les Gore Gore Girls, puisque les 4 Américaines viennent de Detroit pour nous asséner leur rock garage brutal ("les Ronettes avec des guitares" pour Lux Interior, "un mix entre les Supremes et les Stooges" pour d'autres) sans coup férir, et sans rire beaucoup non plus d'ailleurs : il s'agit ici de ne pas rigoler avec le rock'n'roll, le sonorisateur se fait d'ailleurs enguirlander dès la fin du premier titre, et le public en prendra également pour son grade lorsqu'il ne réagira pas suffisamment ou à temps aux harangues du quatuor et principalement de sa chanteuse-guitariste... Pendant une heure, rappel compris, c'est à du lourd que nos oreilles seront confrontées, aucune des trois autres musiciennes ne laissant sa part, le travail remarquable de la batteuse (membre du groupe pour la tournée européenne uniquement, semble-t-il...) dépassant largement le tac tac auquel on pourrait naïvement s'attendre... Au milieu des morceaux originaux se retrouve une reprise particulièrement pêchue du orgasm addict des Buzzcocks, qui semble même accélérée par rapport à la version initiale, preuve que les filles connaissent bien leur affaire ! Et au final, même si on n'a pas du voir plus de 3/10e de seconde des sourires sur les visages du groupe, on devine qu'elles sont largement satisfaites de leur prestation, ce à quoi on souscrit entièrement !

Demain, même lieu, même Festival, avec les France Cartigny.