[Kirlian Camera] coroner's sun
Date : 28 octobre 2007
Pour une fois, la Locomotive a commencé ses concerts à l'heure, ce qui fait que tous les retardataires (provenant ou non de l'Elysée Montmartre) ont raté The Dope Stars Inc. (qui ont plu, vu les ventes au merchandising)... une autre fois sans doute !
La scène est occupée par un duo germano-croate, Lola Angst, avec un chanteur-clavier qui nous fait face et surplombe un organiste-chanteur qui nous tourne le dos, les deux étant largement surélevés par rapport à la scène, et jouant devant un décor d'orgues... pourquoi pas ? Le duo pratique un genre d'EBM rebaptisé au choix "electro body punk" ou "electro punk ballet", cette dernière solution ne convenant pas ce soir par manque de ballerines... Même si parfois ça n'est pas loin de friser la techno, même si on peut trouver cela très facile, il est évident que ce genre de musique est efficace, entêtant, fait appel à nos plus bas instincts, mais la réalité est là : on peut souffrir d'alexie et se laisser prendre par la musique du groupe, cela n'a d'ailleurs absolument aucun rapport ! Mais je n'ai pas dit non plus qu'il fallait sa dose quotidienne de boum-boum, la petite expérience de ce soir suffira d'ici quelques temps...
Les Italiens de Kirlian Camera nous avaient déjà rendu visite l'an dernier (au Batofar), ce soir ils sont dans une disposition assez similaire : une chanteuse (son usage d'une basse sera anecdotique) très théâtrale, à la voix plutôt envoûtante, et au physique pour le moins avenant, il faut bien l'admettre, placée devant 3 claviers, l'un des trois étant destiné au maître à penser du groupe encagoulé... A priori, cela devrait en toute logique me faire fuir, et pourtant ce n'est absolument pas le cas, car l'électro du groupe est une réussite totale, le mélange entre la voix et les sons synthétiques se passant du mieux possible, avec des parties calmes répondant aux parties très rythmées, et une mise en scène très travaillée qui ne peut laisser indifférent... On notera pour la forme la reprise du cumfortable numb des affreux Pink Floyd, rendue assez peu reconnaissable par le jeu de violon de la claviériste, qui créera d'ailleurs une atmosphère particulière sur tous les titres bénéficiant du violon, comme quoi de vrais instruments peuvent vraiment améliorer les choses ! Bien sûr, les morceaux présentés ce soir font partie des plus "dansants" de la discographie du groupe, ce qui est logique pour un concert, mais cette heure de démonstration devrait inciter plus d'un spectateur à se pencher sérieusement sur le parcours général des transalpins, qui continuent album après album à créer de petits bijoux, dont on n'aura eu qu'un (très bel) aperçu ce soir... On aurait aimé avoir 1/2 heure de plus !
Venus des États-Unis, les London After Midnight oeuvrent dans un genre de gothique-métal-indus assez varié, évoquant pas mal les Oomph! et la voix de leur chanteur Dero, avec une volonté manifeste de politiser leurs propos (droits de l'homme, protection animale...) qui ne dépare pas de celle d'un Marilyn Manson par exemple... A trois sur scène, on est assez rapidement surpris d'entendre d'autres sons que ceux joués par le chanteur-guitariste, le batteur et le bassiste (lointain mélange entre Korn et Slipknot, si je puis me permettre...), car il y a pas mal de claviers et une partie importante des guitares qui sont carrément enregistrés, ce qui nuit plutôt à la spontanéité du groupe... On ne parle même pas des titres à peine applaudis lorsque le public attend la fin du sample, cela gâche terriblement l'ambiance, et c'est vraiment dommage, car dans le genre pratiqué le trio est très efficace, réussissant à faire bouger des spectateurs pourtant bien fatigués, grâce essentiellement à un martèlement intensif du batteur et à des guitares bien lourdes et incisives à la fois... Une bonne partie du public connaît d'ailleurs toutes les paroles par cœur (il faut expliquer que le groupe n'est guère prolifique, à peine 4 albums en 15 ans...), ce qui explique sans doute qu'on n'assiste pas à l'habituelle désaffection de 1h, les spectateurs préférant sacrifier le dernier métro plutôt que de rater la fin du concert dont les 70 minutes auront ravi les adeptes et convaincu ou presque les badauds !
Mardi, soirée au Bataclan avec les Gomm.