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l'ayatollah du rock
5 octobre 2007

[Faith and the Muse] fade and remain

Date : 5 octobre 2007

 

La Scène Bastille est bien remplie de jeunes gens aux looks sombres et aux tenues adaptées aux circonstances, ce qui change un peu de l'habituelle boboterie des lieux, et évitera donc de s'étendre plus avant sur la salle...

 

Ça commence par un quatuor guitare acoustique/percussions/piano synthétique/chant, nommé The Last Embrace, qui revendique comme influences Anathema (je ne peux pas dire grand chose...) et The Gathering (là, je suis plus circonspect !) et comme genre "métal/gothique/progressif"... Visiblement, leur groupe n'est pas au complet ce soir, ce qui explique qu'on ne retrouve pas trop l'énergie ressentie à l'écoute des enregistrements, et ce genre de session semi-acoustique se rapprocherait plutôt d'une espèce d'heavenly améliorée, avec une chanteuse à la voix honorable assez bien accompagnée... Le seul défaut évident, c'est qu'on est vendredi soir, qu'on est bien fatigué par la semaine, et qu'on pourrait assez aisément s'endormir pendant le set, la douceur des chansons permet à grand peine de se mettre dans l'ambiance...

 

Remarquez, on est vite réveillés par la deuxième partie : à grands coups de decorum (chandeliers, maquillage pour tout le monde, grandes aubes noires...), les Liturgy of Decay ne sont pas là pour se marrer et le font savoir très vite ! Avec une batterie plus ou moins électronique, 3 guitares, une basse, et pas mal de parties de synthés enregistrées, on est très rapidement dans un métal gothique sans beaucoup d'humour, l'essentiel de la prestation du groupe repose sur la voix du chanteur, qui finit par user, et assez rapidement d'ailleurs... La reprise 2 en 1 de titres des Cure (cold/love song) n'est pas loin de constituer la plus grande souffrance du set, car l'adaptation métallique fait perdre une bonne partie de leurs sens aux titres originaux... Quand le chanteur prend un bon moment pour lire un texte alambiqué expliquant que "la police est plus méchante depuis que Sarko est président" et que son engagement religieux lui fait du bien (au chanteur, pas à Sarko...), on décroche encore plus, ce qu'on peut tout de même regretter car cela aurait pu donner de bonnes choses... caramba !

 

Venus en tournée sans groupe, Faith and the Muse se présentent sur scène assez simplement, avec un William Faith à belle crête platinée assis et jouant de la guitare électrique pendant que Monica Richards s'occupe de l'essentiel des voix et de l'essentiel du dialogue avec le public... On comprend mieux pourquoi le set était annoncé comme semi-acoustique ! Piochant au hasard de ses 4 albums, le duo gothique (je sais, c'est totalement vague !) remonte le temps, et après deux ou trois titres réussit à dégeler l'ambiance, la voix de la donzelle étant pour beaucoup dans le succès du groupe... On s'aperçoit dans ces conditions que les morceaux tiennent sans difficulté la route, et que le William n'est pas manchot avec son instrument... De heal à burning season, en passant par soul and isolation interprété par le seul William, et en allant jusqu'au alekan girl de Strange Boutique (le premier groupe de Monica), avec une partie du set consacrée à répondre du mieux possible aux requêtes du public, tout se déroule dans une bonne humeur agréable à voir, mais devant des spectateurs quasiment figés pour respecter la prestation du groupe ! Après exactement une heure, le couple quitte la scène, et revient pour finir sur deux reprises, l'habituelle (et superbe) running up that hill de Kate Bush et la plus obscure we are the one de The Avengers, exécutée de manière très punk (guitare saturée pour William) et qui permet de faire le lien avec l'album solo de la chanteuse... Au final, on se dit qu'il serait drôlement tentant de revoir le duo rapidement, et pourquoi pas demain aux Caves Lechapelais, puisque le billet de ce soir vaut en fait pour les deux soirs...

 

Sinon, on attendra mardi pour revoir les Hollywood Porn Stars à la Boule Noire.

 

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