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l'ayatollah du rock
16 janvier 2007

[Francis Lalanne] cauchemar paranoscénique

Date : 16 janvier 2007

 

Tout avait commencé comme une sorte de blague, mi-défi mi-requête, sans que quiconque y croie vraiment...

Et puis Clem a appelé samedi : "alors, tu as réservé ta place ?" Ben non, je ne savais pas... Mais finalement, en téléphonant, puis en envoyant un nimel ce matin, j'ai bien eu 2 places réservées, ce qui a permis à Gérald d'en profiter aussi...

 

Après 2 Guinness (il faut se mettre en forme), direction la Sorbonne, et patatras, tout le quartier est barré, on apprend assez rapidement qu'il s'agit d'un exercice anti-terroriste de la police, certains crient au scandale, d'autres hurlent à l'acharnement contre la chanson française, d'autres encore vont directement voir le sous-préfet, en vain... Après 1/2 heure d'attente, les forces de l'ordre laissent passer les détenteurs des réservations, tout angoissés à l'idée d'avoir raté 30 minutes d'extase... Arrivés à l'amphi Richelieu, après une rapide visite des lieux (c'est beau, mais ce ne doit pas être pratique d'y étudier...), on s'aperçoit qu'il faut se placer dans le carré VIP, donc à moins de 2 mètres du chanteur et des musiciens... Le chanteur n'a d'ailleurs pas encore commencé à chantonner, il a pris son recueil de poèmes et en lit plusieurs en attendant que chacun soit installé.

A vrai dire, on est presque déçu en le voyant : si les cheveux sont longs, ils ne sont pas catogannés, le pantalon est blanc et kaki (donc pas en cuir noir), au pied il s'agit de vulgaires baskets, et non des grandes bottes/cuissardes habituelles, mais rien n'y fait, on le reconnaît tout de même, c'est bien Francis Lalanne qui est sur la scène !

 

Le public est venu nombreux (l'amphi est bien rempli), parfois de loin, parfois en famille, mais la moyenne d'âge doit dépasser allègrement la cinquantaine, ce qui n'empêche pas l'enthousiasme : ce sont bien des fans qui sont présents, certains connaissant toutes les paroles par coeur...

 

Sur scène, le piano restera inutilisé, mais on aura droit à un guitariste et à un "percussionniste" (euh, c'est juste une caisse en bois) pour accompagner le chanteur (et également lui accorder sa guitare, pour info...), mais on n'entend qu'une personne : le gars Francis, il est comme à la télé ! Bavard, souvent creux ("la Sorbonne est un beau lieu pour apprendre à apprendre", "y a pas d'argent, des fois il en faut mais des fois il en faut pas !", "les enfants peuvent parfois être nos parents"...), ses introductions durent parfois plus longtemps que les chansons elles-mêmes... mais on sent que le bonhomme est heureux d'être là, puisqu'il ne cessera de revenir sur ses années d'étudiant... à la Sorbonne, sur la prof qui lui a fait comprendre qu'il devait fuir afin de développer sa folie et sa poésie...

 

Finalement, il finit par chanter, et là on se souvient : c'est cette façon de chanter qui nous effrayait le plus, un genre de Nilda Fernandez, parfois audible, souvent insupportable... Les chansons (les titres sont approximatifs...) correspondent au personnage (si j'avais le SIDA, il paraît que c'est moi, ...), assez moralisatrices, puis on a droit à une interruption lui permettant de rappeler (?) qu'il fut adoubé par Brassens (il se rapprochera plus tard de Ferré et d'Alan Stivell), et il enchaîne : une reprise de Clapton (sauras-tu mon nom ?), hibou "parce que l'amitié, c'est chouette !" (sic !), trois chansons pour ses filles (lorsque tu reviendras / moi j'y crois / la première) parce qu'il ne peut pas en léser une, ils ont rêvé "parce qu'il faut résister à ceux qui disent qu'il ne faut pas rêver", dans les bras de siam, quand tu es là je respire, ouvrir, au nom de Dieu (reprise avec force par la foule en délire, comme dans les sectes gospeliennes !)...

Une petite respiration, pour noter la présence de Mouloud (apparemment présentateur sur Canal), qui fait donc le pendant de Dominique Ambiel, venu en famille sans avoir pris personne en stop, et ça continue avec un poème sénégalais écoute, puis le tube préféré de Gérald pense à moi (j'avais presque oublié cette torture auditive...), et on finit avec deux morceaux a capella(combien de temps et c'est quand, dis, la révolution) qui lui arracheront presque une larme...

Car s'il y a une chose que l'on retient à la fin de ces 2 heures (jusqu'à la lie, le calice...), c'est la sincérité du bonhomme, que l'on ne peut lui retirer ! Bien sûr, il faudrait éviter de me demander d'y retourner, mais c'était moins pire que prévu...

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous citer un article paru dans Marianne (j'aurais plutôt pensé à Libé ou aux Inrocks, comme quoi on a des a priori tenaces...), à prendre au degré que vous préfèrerez...

"Lalanne est un génie, voilà le problème. Aucun mégalomane n'est plus humble. Aucun narcissique n'est plus complexé. Aucun type aussi insupportable que lui n'est plus adorable que lui. Aucun égoïste n'est plus généreux. Aucun égomaniaque n'est aussi altruiste. Aucun idiot n'est plus subtil. Ses chansons sont parmi les meilleures du patrimoine français... Comme nul n'a jamais osé l'écrire, nous allons le faire aujourd'hui, non pas pour le plaisir de la provocation, mais par conscience professionnelle absolue : Francis Lalanne doit se ranger aux côtés de Jacques Brel, de Barbara, de Serge Reggiani et de Michel Polnareff" (Yann MOIX)

Ils ont un bon dealer, chez Marianne...

 

Allez, fin du supplice, jeudi on se reprend, avec The Automatic à la Maroquinerie...

 

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