[Rogers Sisters] les fantaisies sont bien

Date : 18 novembre 2006

Point Éphémère, 20h30, samedi soir : le plein est loin d'être fait, alors que le concert est annoncé complet depuis bien longtemps... Il faudra attendre 23h00 pour commencer à se sentir serré, et encore cela n'a rien à voir avec The Ex il y a 15 jours, par exemple...

Ce soir, Sue est vêtue d'un jean et d'une chemise de bûcheron, et pourtant l'attention se fait sur Pravda, dont le rock teinté d'électro (de moins en moins, d'ailleurs) est d'une redoutable efficacité ce soir ! De bonne humeur, le couple s'échange les instruments, est visiblement heureux d'être sur scène, et nous permet de ne pas regretter de rater Motörhead au Zénith (tarif prohibitif pour un son probablement inaudible !) en décembre en reprenant ace of spades de façon bien énergique... Bonne entrée en matière !

Venus de NY, les trois Rogers Sisters (les deux soeurs Rogers + leur bassiste nippo-américain) distillent un rock haché, saccadé, évoquant tantôt les Breeders, tantôt Sleater-Kinney, mais avec toujours un son très personnel, la voix haut perchée de Jennifer étant contrebalancée par le phrasé de Miyuki, et si les deux premiers morceaux ont du mal à atteindre leur cible, le reste du set emporte l'adhésion haut la main, et ils confirment ainsi que leur prestation à La Maroquinerie l'an dernier (il y a 2 ans ? déjà ?) n'était pas qu'un feu de paille : ce trio là est diablement efficace sur scène !

La révélation rock brésilienne de l'année se nomme CSS ("Cansei de Ser Sexy" en V.O.), tout du moins si l'on se fie aux magazines bien-pensants... Car il faut bien avouer que les cinq jeunes filles encadrées par l'ancien et moustachu batteur/chanteur sont plutôt sympathiques, mais n'apportent pas grand-chose à l'édifice rock'n'rollien ! S'il s'agit de créer de la musique à écouter, c'est raté, les trois guitares se marchent dessus, et les claviers sont atrocement cheap. S'il s'agit de faire de la musique à danser, ce n'est guère une réussite non plus, les rythmes sont bien mous, et seuls les slammeurs trouvent le moyen de faire onduler leurs corps... D'accord, c'est le bordel sur scène, mais par pitié qu'on ne les compare pas au Tigre ou aux B52's ! Le ménage par le vide se fait petit à petit dans la salle, ce qui est plutôt rassurant quant au niveau des spectateurs de ce soir !

Bref, l'immense déception de la semaine !

Repos jusqu'à mercredi, jour où on testera El Presidente au Trabendo. Je vous rassure, le rythme des concerts va très nettement baisser en cette fin d'année...