[I Like Trains] wrong place, right time

Date : 12 octobre 2006

Erreur stratégique ce soir : plutôt que l'absence de risque qu'aurait représenté une visite à l'El Alamein, il a fallu aller au Glaz'Art... Bien sûr, l'entrée est à moins de 10 euros, bien sûr le concert n'a commencé que 3/4 d'heure après l'ouverture des portes (un exploit, généralement il y a près de 2 heures d'attente !), bien sûr l'Affligem se laisse aisément ingurgiter... Il n'empêche qu'on ne peut se départir d'une déception certaine !

La faute n'en incombe pourtant pas à la première partie : au contraire, Kim Novak nous a offert une bonne demi-heure oscillant entre post-punk et cold-wave, rappelant souvent les Cure première période, mais également Magazine, et ce quatuor français prouve que ses habitudes à la Flèche d'Or sont essentiellement dues à un travail de qualité ! Si parfois on sent malheureusement plus l'influence vocale d'un Ian McCulloch que celle du gros Bob, cela reste anecdotique, et le manque de présence (hors chansons) du chanteur n'est qu'une partie à améliorer pour réussir à percer dans ce créneau de spécialistes exigeants...

Patatras ! Après cette honorable entame, voici que les Anglais de I Like Trains viennent nous expliquer pourquoi ils réussissent à faire leur trou chez eux... Deux guitares, une basse, une batterie, et un vidéaste-cornettiste, cela n'effraie pas trop au premier abord... Mais très vite, le post-rock de style Sonic Youth se transforme en genre de post-rock progressif, qui évoque étrangement ce qu'un Fields of the Nephilim pourrait donner s'il décidait d'oublier la partie métal : c'est à la fois grandiloquent et ridicule, les vidéos et diapos sont à peine visibles, sans sens, sans intérêt, chaque morceau n'est qu'une lente progression jusqu'à l'apothéose (la délivrance, en fait !) finale, et c'est exactement dans ce genre de concert qu'on se dit que la frontière est ténue entre le génie et le ratage total. Pas de bol, ils restent du mauvais côté de la frontière !

Bref, ce soir, les absents n'avaient pas tort, surtout les petites natures...

Demain soir, on tentera sans doute autre chose, en espérant bien mieux évidemment, et samedi soir ce sera une soirée Born Bad au Point Éphémère : là, les risques seront extrêmement limités !