[Jah Wobble] visions of you

Date : 20 mai 2005

Histoire de ne pas passer le week-end avec le souvenir pour le moins mitigé des ADF, rendez-vous est pris au Glaz'art, qui accueille le TDF, "Télérama Dub Festival"...

L'assistance est encore clairsemée lorsque les Kanka arrivent sur scène : un chanteur, un bassiste, un bidouilleur qui s'occupe de tout le reste ! On est très vite au courant, et il n'y a pas tromperie sur la marchandise, c'est bien du dub, plutôt bien fait, tout à fait agréable, les remixes des classiques du reggae sont assez innovants, le seul reproche qu'on pourrait faire tient à la faible part de musique réellement jouée sur scène... on dira que c'est le genre qui veut ça, et on apprécie tout de même les 50 minutes, qui compensent déjà l'ensemble du concert d'hier...

Quand Aïzell arrive sur scène, il y a d'autres promesses, puisqu'un batteur et un guitariste s'ajoutent aux bassiste et au bidouilleur syndicaux, et les deux premiers morceaux sont du solide reggae, qui souffre tout de même un peu de l'absence de chanteur... Problème résolu par la suite, puisqu'un chanteur et/ou une chanteuse viendront participer à tous les autres morceaux, qui auront tendance à évoluer vers un dub peu académique, puis vers une fusion assez étonnante, en passant par un genre de métal atmosphérique à la Gathering où ne manquerait que la seule Anneke... le public ébaubi s'enthousiasme assez rapidement, et les 70 minutes prouvent que le dub de qualité existe en France, qu'il est varié et qu'on peut échapper aux ex-skinheads reconvertis dans le reggae de supermarché (eh oui, vous avez bien reconnu Pierpoljak !)...

Un peu d'histoire pour introduire la tête d'affiche : il a fait partie de PIL pendant les 3 premiers albums, il a ensuite fait des albums avec d'anciens Can, puis s'est lancé dans la world music de qualité (avec Natacha Atlas, Gavin Friday ou Sinéad O'Connor...), a composé un requiem, a fait de la musique pour ascenseur... Le touche-à-tout s'appelle Jah Wobble, et on comprend très vite qu'avec sa basse il est le maître des lieux !

Après un instrumental de chauffe avec son batteur et son guitariste, il fait venir sur scène ses amis chinois avec leurs drôles d'instruments, et on a une heure de musique traditionnelle boostée par le dub du chef, ce qui est parfois légèrement longuet mais souvent succulent ! Ayant épuisé les 4 premiers musiciens, il les échange contre deux neufs, un joueur de bagpipe et une chanteuse, et on se retrouve maintenant plutôt aux abords de l'Irlande, avant de jouer quelques vieilleries maison, qui laissent les spectateurs rescapés de ces quasi 2 heures de set prêts à rentrer à pied sans râler : il est déjà une heure et demie, il n'y a plus de métro !

Prochaines festivités musicales à la fin du mois, avec les Hollywood Porn Stars à la Boule Noire.