[the Saints] i'm stranded
Date : 19 avril 2005
Benoîtement attirés par une quelconque fumée blanche, le ban et l'arrière-ban du rock'n'roll parisien excommunié par Rock&Folk et les Inrocks se sont retrouvés ce mardi soir à la Maroquinerie, qui affichait un beau "sold out" à l'entrée... une bonne nouvelle, en somme !
Pour débuter, les parisiens de Holy Curse nouvelle formule (ils ne sont plus que 4, un guitariste ayant été anathémé il y a quelques mois) ne mollissent pas : leur rock'n'roll garage est encore plus efficace, leur chanteur est bien moins poseur que d'habitude, et très vite une évidence apparaît : voici le chaînon manquant entre Dogs et Thugs ! Pendant 3/4 d'heure, c'est à une belle démonstration qu'on assiste, et les habituels retardataires ont de quoi avoir bien des regrets... Le concert se termine par la reprise des Stooges I wanna be your dog, et ça donne envie d'être au 4 juin pour voir comment les originaux pourront assurer encore plus...
La deuxième partie est bien plus courte (1/2 heure tout mouillé), mais personne ne s'en plaindra : si les Citizen sont irlandais, ils pourraient avoir SLF ou Undertones comme références... Loin de là ! Leur pop-rock (pseudo)mélodique ne vole pas bien haut, d'autant moins qu'ils semblent jouer les uns à côté des autres... mais pas ensemble ! Quand on ajoute la façon plutôt maniérée du chanteur de poser sa voix entre Peter Garrett et Michael Stipe (Midnight Oil & REM), et les thèmes éculés des chansons, eh bien il n'y a pas grand-chose à conserver ! Y a encore du boulot, les petits jeunes...
Le public, incluant un Wampa, un Schultz et un Cohn-Bendit à dreadlocks, est bien chauffé lorsque les Saints arrivent sur scène... enfin, on les appelle Saints alors qu'il ne s'agit que de Chris Bailey avec 3 musiciens d'accompagnement, à vrai dire !
Pour être franc, j'avais acheté un de leurs albums il y a vingt ans, que j'avais réussi à revendre à ma cousine deux jours plus tard, peu convaincu que j'étais à l'époque, et j'ai donc un petit a priori défavorable... qui s'est rapidement transformé en certitude ! Les australiens, assimilés punks de 1977 par erreur, sont toujours mous du genou, le guitariste serait bien mieux chez AC/DC, Bailey ferait bien mieux de se mettre carrément au blues... Pendant une heure, c'est plutôt du gros rock'n'roll qui tâche, sans beaucoup d'imagination, et la dernière demi-heure empire vu qu'on se rapproche nettement du pauvre Neil Young... ça se supporte à peu près, mais ne me demandez pas d'investir dans une de leurs rondelles ! C'est dur, un vieux rocker qui se fourvoie...
Menfin, il y a le reste de la semaine pour compenser cette soirée mi-figue mi-raisin, avec demain soir France Cartigny, jeudi soir 999 et vendredi soir Go ! Team... beau programme, non ?